Baz'art  : Des films, des livres...
12 octobre 2015

Notre rencontre avec Sylvie Da Rocha, seconde partie !!

Aujourd'hui, à l'occasion du premier jour du Festival Lumière, ouvre encore un nouveau cinéma sur Lyon.

 Il s'agit bien entendu du CNP Bellecour, et je dis "bien entendu" car, de ce cinéma,  je vous en avais déjà parlé lors de la première partie de notre interview avec la directrice des trois nouveaux cinéma lyonnais.

Car, non contente d'être la directrice de  ce cinéma la Fourmi, dont j'ai d'ailleurs pu vérifier depuis l'enregistrement de cet entretien,  tout le confort et la modernité des salles, Sylvie Da Rocha chapeaute également deux autres projets de réouverture, les deux CNP,  Bellecour donc mais aussi les Terreaux qui devrait voir le jour d'ici la fin de l'année.

De ces nouvelles salles, il en était évidemment question dans notre discussion, mais cela a été loin d'être le seul sujet: Thierry Frémeaux, les multiplexes, le téléchargement des films, et même un film culte de Romain Bouteille, ont également accompagné notre déjeuner de ce jour.

Bref, il est plus que temps que je vous livre le contenu de  notre seconde partie de cette rencontre avec Sylvie Da Rocha : 

2emepartiedarocha

 Baz'art : Pour commencer cette seconde partie d’entretien, j’aurais aimé revenir plus longuement sur votre volonté affirmée d’élargir l’offre de films proposés sur Lyon, un projet qui semble être couler du bon sens,  car on connait un vrai problème sur Lyon de distributions de film : un certain de nombre de sorties du mercredi ne trouvaient pas leur place sur Lyon… Est-ce que vous aussi, vous avez diagnostiqué ce problème de pénurie d’écrans avant de prendre la direction de ces cinémas lyonnais, et si oui, comment songez vous procéder pour y remédier?

Sylvie Da Rocha : Oui, c’est évident, contrairement à Paris où l’offre d’écrans est devenue trop pléthorique, et où les écrans ont tendance à se cannibaliser entre eux, il existe un vrai problème de pénurie d’écrans sur Lyon, qu'on espère combler en partie grâce à ce projet.

On peut légitimement espérer qu’avec nos 10 écrans en + (- et les 3 à venir au comoedia après leurs travaux) on va surement voir des films qu'on voyait plus sur Lyon.

Sur Lyon, on a eu un phénomène de films art et essais porteurs qui sont projetés dans certains multiplexes comme à Confluence, on a eu  certains films comme " trois volets des " 1001 nuits"   de Miguel Gomes qui ont cartonné là bas, alors que ce n'est pas forcément la vocation première  de ces cinéma là, mais il fallait bien pallier l'absence d'écrans sur la ville.

Sylvie-Da-Rocha-oc-850x450

 Baz'artMais alors, comment ne pas marcher sur les plates bandes de la concurrence avec les autres exploitants, je pense évidemment au Comoedia ou aux grands multiplexes?

Sylvie de Rocha  : Non non, on ne marche sur aucune plate bande, il y a largement de place pour tout le monde, et puis même si c’était le cas, tout cela découle du jeu de l’offre et la demande.

Il faut savoir que pour le moment ( maisdes travaux avec trois salles supplémentaires sont prévus à moyen terme),  Le Comoedia est vraiment saturé pour les films d’arts et d’essais, mais le problème est qu'UGC, Pathé et Comoedia ne peuvent pas tout passer, loin de là.

Avec la réouverture des salles, la distribution des copies va forcément être redistribuée, et à ce propos, cela ne m’étonnerait pas que, dans la foulée, on assiste, dans les années à venir , à l'ouverture d’autres nouveaux écrans, notamment dans des quartiers de Lyon complètement désertés dans ce domaine.

Sachez  que la programmation d’un film répond à un jeu commercial assez complexe : certains distributeurs,  par choix ou à cause d’autres paramètres qui rentrent en compte, préfèrent passer leurs films dans les multiplexes uniquement.

 Alors c’est certain que ce rapport de force va peut être changer même si nous restons une fourmi- c’est le cas de le dire,  à coté des mastodontes que sont les grosses salles lyonnaises : on ne possède pas une jauge énorme (140 places à la fourmi, 180 environ à Bellecour, 250 aux Terreaux), si on ajoute tout, on ne fait pas la moitié de la jauge du Comoedia pour prendre un titre de comparaison.

 Après,  je reste intimement persuadée que les réouvertures de nos salles sont une aubaine pour basculer l’ordre établi comme c’était le cas avant la fermeture de ces salles.

 

 

lafourmi

 

 Baz'art : Sauf que depuis la fermeture du Fourmi et du CNP, la donne a changé dans le circuit de distribution, vous ne trouvez pas? Le délai de sortie des DVD a été raccourci, le téléchargement-légal ou illégal a pris son envol, les films en ecinéma prolifèrent. Autrement dit, comment selon vous  faut il envisager l'exploitation en salles en prenant en compte ces paramètres?

Oui, bien sûr que la donne a changé, mais cela ne me rend pas pessimiste pour autant. Souvenez vous, que lorsque la TV est arrivée, on a pensé que le cinéma allait tuer le cinéma  hors cela n’a pas du tout été ainsi, et au contraire avec l'arrivée des multiplexes, la fréquentation a explosé, et tout a  été relancé : de toute façon, pus il y a d'écrans, plus les gens vont au cinéma, c’est un principe intangible.

Toute la question du cinéma de proximité est donc présente dans notre projet : donner aux gens du quartier de reprendre le chemin du cinéma de quartier et que cela ne se fasse pas au détriment des films qu’ils voyaient dans les multiplexes,  (dans les autres salles excentrées), mais en complément.

the_lesson_affiche

 Baz'art  : Et plus concrètement, concernant votre programmation proprement dite, sur quelle  base se fonde t-elle?  Je pense notamment aux films qui sont sortis à la Fourmi en sortie nationale comme "The Lesson" qui était votre tout premier choix de sortie nationale..

Sylvie de Rocha :  Pour la Fourmi,  notre politique de programmation est vraiment de rester sur la même ligne éditoriale que celle impulsée par François Keuroghlian à l’origine de la création du cinéma : quelques sorties nationales de film mais aussi quelques reprises de film du patrimoine, et surtout en grande partie des continuations.

Il est essentiel pour nous de donner la chance à tous les bons films d’avoir une visibilité sur grand écran. Mais en axant aussi sur des sorties nationales,  on aimerait également un rayonnement au delà du quartier, à l'instar de ce que fait le Comoedia.

Quant à la programmation proprement dite, c’est notre programmateur Martin Bidou (qui est parrallèlement distributeur  pour Haut et Court) qui a les clés, ce n’est pas mon rôle d’interférer là dedans : c'est Martin qui négocie avec les distributeurs, il connait parfaitement le réseau et toutes les salles lyonnaises.

martin bidou

C’est effectivement lui qui m’a alerté sur l’opportunité de programmer "The Lesson" qui n'allait pas être projeté sur Lyon sans l'ouverture de la Fourmi et on a pu l’avoir sans trop de difficulté,  ce fut une belle opportunité

Il faut savoir que ce n’est pas tout le temps évident pour les sorties nationales : il y a des semaines où l'offre est pléthorique et d'autres semaines où il n'y a rien du tout qui rentrent dans notre ligne de programmation.

Et il faut savoir aussi que certains distributeurs ont parfois des demandes complètement farfelues liées avec les sorties nationales (par exemple : que l’on passe du cinéma jeune public en semaine le soir) impossible à satisfaire.

Bref, tout ceci fait que notre choix de mettre à l'affiche du cinéma la Fourmi plutôt des films en 2ème exclusivité s'imposait alors comme une évidence.

 Baz'art Et plus intimement, quelle était votre motivation première à l’idée de venir aux commandes de ce projet cinématographique si singulier ? …Le fait de continuer plus ou moins sur le projet culturel avant la fermeture de ces salles est- ce un choix assumé de votre part ou par souci de ne pas faire une rupture trop brutale pour les riverains ?

Sylvie de Rocha  :  Il faut savoir que lorsque le projet de rouvrir le cinéma La fourmi est devenue concrète, la grande préoccupation des acheteurs, c'était que  les cinéma qui avaient été rachetés  ne se transforment pas en magasin de chaussures, il fallait vraiment que le lieu conserve son activité de départ, et là dessus, on les a vite rassurés.

Et sincèrement, il n’était pas question pour moi de modifier la direction prise par La Fourmi avant sa fermeture, rester un cinéma de quartier convient bien à la démographie de la ville et à ce que je voulais faire.

 

La-Fourmi-cine_image-gauche

Je vous l'avoue, cela  m'aurait  beaucoup moins intéressé de voir partir la  salle dans une direction complètement différente de celle-ci…

Comme je vous le disais, la Fourmi s’appuie sur un  public très local, et pas mal de riverains nous remercient d'avoir ouvert les salles. A la Fourmi, on a vraiment les deux catégories de publics :  les cinéphiles  purs et durs qui vont voir les films qu'ils ont pas réussir à voir ailleurs et les gens du quartier qui  ne vont pas  forcément tout le temps au cinéma, et dans cette catégorie, on a beaucoup de  retraités et d'étudiants, c’est un public assez large propre à un cinéma de quartier comme je les aime.

 Baz'art : Pouvez vous nous expliquer comment s’est déroulé votre  candidature et votre sélection? Plus concrètement est- ce devant Thierry Frémaux que vous avez postulé ?

Sylvie Da Rocha  : Oh là, ca a été une longue aventure, cette candidature, avec à l’arrivée une joie indescriptible et une chance inouïe dont je ne suis pas encore totalement revenu.

Il faut savoir que la société cinéma lumière est totalement à différencier de L’Institut Lumière, c’est une entreprise privée qui ne bénéficie d’aucun argent public.  Et lorsque j’ai eu vent de ce projet de rachat du cinéma de la Fourmi et de cette recherche d’un directeur, j’ai postulé la première fois devant Juliette Rajon, la chargée de développement  dont la mission était de chapoter les projets.

Comme il est extrêmement occupé, Thierry délègue beaucoup et il a une grande confiance en son équipe : il n’a ainsi reçu uniquement les personnes de la liste finale  qui avaient sélectionné préalablement par son équipe.

Et ce n'est qu'après plusieurs entretiens, une fois que j'approchais du but, que l’on m’a parlé de cette volonté de rajouter les CNP au rachat de la Fourmi et de  récupérer le personnel du CNP  qui avait déjà un directeur sur place Gilles Besson, donc le projet était différent et tout cela a  forcément pris du temps à se mettre en place.

 Baz'art  : Mais est ce que ce changement de projet qui prenait une autre dimension ne vous a pas un peu effrayé du coup ?

Sylvie Da Rocha  : Non, pas du tout, cela ne m'a pas fait peur. Le projet autour de La Fourmi était plus dans la continuité de ce que je faisais à Aubervilliers, un cinéma de quartier  de continuation, qu’il faut dynamiser, alors que les CNP qui se rajoutent, offrent à ce projet une dimension et  une perspective vraiment intéressantes.

D'un point de vue professionnel, prendre la tête des CNP en plus s’avère être un challenge formidable : rentrer dans un projet de A à Z est forcément quelque chose d'excitant, surtout que je bosse dans ma ville avec des gens que je connais, c'est vraiment quelque chose d’'idéal, et à mon âge ca aurait été vraiment peu logique de refuser ce défi!!

 Baz'art :  Et qu’est qui selon vous a fait la différence par rapport à vos autres concurrents, pourquoi ont-ils décidé de  miser sur vous ?

Sylvie Da Rocha  : Ah ça je n’ai pas la réponse, je n’ai pas demandé évidemment, après je peux avoir quelques hypothèses sur la question.

En effet, si dans l'exploitation pure  et dure, je n’ai que  2 ans d'ancienneté,  j’ai eu la chance, par rapport à des exploitants purs et durs, d’être beaucoup dans les réseaux, grâce à mon ancien poste à la Confédération internationale des cinémas d’art et d’essai .

J’ai aussi une double casquette à la FEMIS (à la formation exploitation)  et au CNC (où je fais  partie de la commission d'aide à la distribution) que je tiens à conserver et j'ai compris que ce profil intéressait bien Thierry frémeaux car on a un peu les mêmes modes de fonctionnement, je pense que c’est important pour un tel poste de connaitre beaucoup de monde du réseau professionnel.

En tout cas, je retiens de cette aventure qu'il faut toujours postuler quand on a envie de quelque chose et c'est comme tout, pour y parvenir, il faut prendre du temps, du travail de l’énergie.

Peut être que je serais HS dans 3 mois après l'ouverture des terreaux prévue pour décembre, mais pour l’instant ca va, je tiens le choc!!

 Baz'art  : Justement, concernant l'ouverture des autres cinémas, où en est-on, je suis passé encore hier- l’entretien a été réalisé  le 25 septembre- devant le CNP des Terreaux on est encore en plein chantier, l'ouverture pour le festival tient toujours?

Sylvie Da Rocha  : Oui bien sûr, le CNP Bellecour ouvrira bien ses portes le 12 octobre pour le festival, de toute façon ce coup ci, on n'a pas le choix. Et on sait bien qu'avec les travaux, il y en aura jusqu'au tout dernier moment.

Nous on commence dès le 5 à bosser au CNP,  l'équipe est en place une semaine avant car il y a beaucoup de films prévus pour le festival, il faut vraiment préparer cela dans les meilleures conditions.

En tout on est content de ce à quoi ces cinéma vont ressembler, par rapport à ce que c'était, il y a une belle transformation, un vrai renouveau et cela, ça me fait vraiment plaisir.

Certes, on a perdu quelques  places dans toutes les salles mais au profit du confort de la place pour les pieds et de l'espace et c'est l'essentiel. Le seul petit hic c'est qu'il n'y qu'aux Terraux qu'il y a une salle accessible aux PMR (personnes à mobilité réduite),  les deux autres ont eu une dérogation à la loi sur l'accessibilité  car c'était totalement impossible au niveau des immeubles bâtis.

fourmi

 Baz'art : Votre arrivée a été  bien médiatisée et il y a une belle promo autour de ces trois cinéma que vous reprenez…Et vous avez-vous-même de beaux outils de communication avec un  site internet du Cinéma la Fourmi que je trouve vraiment bien foutu. Est ce que belle promotion est due à un engouement des lyonnais autour de projet?

Sylvie Da Rocha  : Oui, il y a un bel engouement , on l'a bien ressenti, à notre grande surprise du reste, on a été vraiment bien relayé dans la presse, à un moment je me suis dit que je passais ma journée à faire de la promo tant j’étais sollicitée de toute part.

Mais c'est très bien ca fait partie du métier il faut bien que les gens sachent que cette salle ouvre ce lieu emblématique du quartier.

C’est bien que vous me parlez du site internet de la Fourmi notamment  car on en est effectivement très fiers. J'ai travaillé moi même sur l'arborescence mais sinon, le site a été conçu en externe, par la même boite que celui qui a géré le site du Festival Lumière, il y a  donc quelques ressemblances.

En tout cas, faire un beau site, c'est important si on veut toucher les cinéphiles qui sont loin. Mais on continue à faire des programmes papiers pour les gens du quartier, et on y tient vraiment!!

  Baz'art  : On aurait une toute dernière question oncernant a priori plus les lyonnais de souche :   s'il y a bien un film que vous êtes obligés de passer dans votre nouveeaux CNP, c'est assurément Le Graphique de Boscop  (NDLR : un film tourné par Romain Bouteille et son équipe, et devenu culte après avoir été projeté depuis 33 ans dans la minuscule salle du CNP Terreaux). Alors, quid de ce "Graphique de Boscop", à l'affiche ou pas à l'affiche  du CNP?

Afficher l'image d'origine

 Sylvie Da Rocha  : Ah oui, ce film on m'en parle très souvent depuis que j'ai repris ce projet..l'équipe du CNP y tient énormément, il faut dire que ce film est vraiment liée à l'histoire de cette salle, les gens venaient vaiment de toute la France pour le voir... du coup, il est fort possible qu'on le passe, peut-être pas de façon perenne, mais en séance de minuit, oui, c'est une idée qu'on a en tête...

On va essayer de finaliser tout ca, ca fait partie de ces projets tellement excitants avec cette reprise de cinéma...

 Baz'art :   Et bien, on a vraiment hate de voir ca, merci énormément Sylvie pour ce très long entretien,  et surtout on croise les doigts et on vous souhaite très bon courage pour l'ouverture de ces CNP!!

Commentaires
G
Que de bonnes nouvelles, entre la réouverture de la Fourmi, les travaux dans les CNP (les conditions de visionnage faisaient que je n'y retournais plus depuis un moment), le personnel de ces derniers reconduit et la possibilité de revoir le Graphique du Boscop!
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