Baz'art  : Des films, des livres...
10 mars 2017

Revue de poches mars 2017 spécial grande littérature anglo saxonne

 

 Vendredi lecture, c'est une manifestation qu'on aime et qu'on n'oublie pas et comme il n'y a pas que les polars dans la vie mais aussi le salon du Livre dans deux semaines désormais on met en avant les grands romanciers anglo saxonnes américain mais aussi anglais, à l'occasion de la récente parutions en poches de très beaux romans  qu'on a lu et beaucoup apprécié :

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1Miniaturiste;    Jessie Burton ( Folio)

« Á Amsterdam, Dieu, malgré toute sa gloire, ne peux pas tout faire. »

Octobre 1686, Amsterdam.  Nella toute jeune femme de 18 ans frappe à la porte de la somptueuse demeure de son mari Johannes Brandt le plus riche marchand de la ville. Elle est accueillie par Marin sa belle-sœur  et deux domestiques. Le mariage a été célébré rapidement et la vie de Johannes est entourée de mystère, discret, toujours en voyage ou sur les docks, Nella, elle, n’en finit pas d’attendre son époux, surtout que la nuit de noce n’a pas encore eut lieu.

Et cette maison de poupée, offerte pour tromper l’ennui, parait bien vivante et trop réelle. Quel secret la riche famille Brandt cache-t-elle ? Dans la grande cité, gare à celui ou celle qui enfreint la morale  et trouble l’ordre public,  la police religieuse veille. On ne rigole pas tous les jours à Amsterdam en 1686.

 Jessie Burton nous prend par la main et nous entraine dans les ruelles d’Amsterdam au XVIIe siècle. Dans ce conte gothique très maitrisé, la romancière nous parle de la condition des femmes, du racisme et de ce que l’on n’appelait pas encore homophobie.

En un hiver à Amsterdam, Nella va grandir trop vite et vieillir. Entre « Le parfum » et « Rebecca », « Miniaturiste » est un roman historique de très bonne tenue.

 

 

 

2 Max Porter;  la douleur porte un costume de plumes ( POINTS)

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« Il était une fois deux garçons qui faisaient exprès de mal se rappeler les choses qui concernaient leur père. Ça les aidait à se sentir mieux au cas où ils oublieraient des choses qui concernaient leur mère. »

Un papa et deux garçons  doivent survivre à mort de la maman. Un papa qui fait ce qu’il peut pour ne pas être fracassé de chagrin et deux enfants qui font ce qu’ils peuvent pour continuer de grandir comme des enfants.

Heureusement qu’il y a Corbeau, qui de son bec redonne du courage et de ses plumes sèche les larmes. Un bel oiseau noir qui porte le deuil impossible, un bel oiseau noir qui fait supporter l’insupportable.

 Un seul être vous manque et tout est déplumé…Une histoire d’ami imaginaire qui vient en aide à une famille en douleur, voilà toute l’histoire de ce court récit. Un livre de Fantaisy que seul un anglais pouvait écrire, Max Porter dans la lignée de quelques glorieux ainés : J.M Barrie, L. Carroll, B. Potter ou K. Grahame nous offre un drôle de long poème triste et gai.

C’est bouleversant, pudique, vivifiant et toujours surprenant.

  

3. Une autre femme, Anne Tyler ( 10/18)

couv5687282" Elle se rappelait avoir  admiré à l'époque sa calvitie non  dissimulée. Les hommes qui dédaignaient le subterfuge  des mèches artistiquement disposées dégageaient une séduisante  impression d'assurance virile, et avec ses traits réguliers, son teint mat et son ample costume gris, Mr Miller semblait parfaitement serein. Toutefois, sous la surface, elle sentait une certaine tension."


 Une autre femme roman de la grande femmes de lettres- et discrète américaines Anne Tyler a été  publié en 1995, mais est ressorti récemment chez 10/18 .

Il trace le portrait d'une américaine de Baltimore sans histoire, Delia Grinstead, jeune quarantaine, épouse, fille et petite-fille de médecin, qui découvre son identité personnelle et se retrouve en lutte avec sa famille: mari, enfants, soeurs…  En vacance au bord de la mer en compagnie de tous les membres de cette famille élargie, spontanément, sur le coup de la colère et d’une très grande tristesse, elle s’éloigne en marchant sur le sable et disparaît volontairement.

Le livre décrit le long cheminement de Delia pour arriver à sa décision radicale, cette fuite volontaire que ses proches ne pouvait pas deviner, malgré quelques signes avant coureurs.Un geste entre courage et lacheté,  pour une femme sans histoire qui avait le sentiment d'occuper le role ingrat de la gentille épouse et mère  transparente qui joue fidèlement son rôle sans se plaindre.
 
 Mais le récit la suit pas à pas après cette fuit volontaire  dans sa recherche d’un travail  et ses états d'ame après ce geste.

 Une puissante et vibrante  réflexion sur la place que l'on occupe dans sa vie, à ses propres yeux, à ceux des autres, sur ce que l'on est capable de supporter   et sur le besoin de s'éloigner de ceux qu'on aime le plus pour pouvoir (peut-être) les retrouver et leur manquer...  

 

9782757861769

4.Le pays des ténèbres; Stewart O Nan ( POINTS)

 « Tout de suite c’est l’odeur qu’il remarque, le mélange incandescent de vapeur d’antigel et d’essence. Le verre crisse sous les pieds, des bouts de plastique moulé de la calandre et du pare choc. Il n’y a personne dans les voitures. Les conducteurs ont été allongés sur le bitume, on s’occupe déjà d’eux, un visage de femme dans une forêt de jambes et Brooks détourne la tête avant d’en voir davantage, il cherche le coordonnateur des secours »

 Le Pays des ténèbres est un roman fascinant, un hommage brillant et assumé à la littérature  fantastique qui voient trois jeunes gens du Connecticut morts dans un accident de voiture suivre et accompagner les survivants qui essaient tant bien que mal de survivre aux séquelles physiques et psychologiques de cette terrible épreuve.

 Les esprits des jeunes défunts  viennent donc rendre visite à ceux qui pensent à eux, et portent un regard parfois plein d’humour noir et montrent que les fantômes ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

 A la lisière du fantastique, Stewart O'Nan livre une œuvre dense, sensible, poétique, forcément hanté, lyrique universelle dans lequel  les morts ont le beau et difficile rôle de colmater les souffrances et les blessures des vivants .

 Un roman racé et poignant qui confirme tout le talent d’un auteur dont on avait déjà adoré Chanson pour l’absente et un monde ailleurs.

 

 

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