Une femme fantastique : quand le cinéma chilien renouvelle la love story..

11 juillet 2017

Une femme fantastique : quand le cinéma chilien renouvelle la love story..

Qui a dit que pendant l'été, les très bons films se faisaient aussi rares que les coureurs propres dans le peloton du Tour de France?

Pour le tour, je peux pas vous dire cela fait longtemps que je ne regarde plus (comment cela, il ne courrent plus, Virenque et Jalabert?) mais, concernant le 7ème art, on peut vous dire que la légende est complètement dépassée et qu'il reste encore plein de très beaux films qui osent braver la canicule et faire le pari de la contreprogrammation, entre un blokbuster pas malin malin et une comédie française avariée.

Parmi eux , "Una mujere fantastica" (on trouve le titre original plus opétique et mystérieux que le français, trop terre à terre; charmes de la langue espagnole oblige), qui sort en salles demain, force l'admiration : Avec ce long métrage, récompensé d'un Ours d'argent à Berlin en début d'année, Sebastian Lelio, après un très beau Gloria- rien à voir avec le film de Cassavetes il y a quelques années prouve qu'il n'a pas son pareil pour dresser de très beaux personnages de femmes un peu laissés pour compte.

Michel, qui avait découvert le film au Comoedia lors du dernier cinébrunch, ne peut que saluer l'ambition et la réussite du projet :

Une jeune femme d’une vingtaine d’années emménage avec son amant beaucoup plus vieux.

Lorsque le fringuant quinquagénaire se retrouve en soins intensifs après un AVC, la femme et les enfants de ce dernier le prennent très mal.

Dans les premières scènes de ce très beau film, on semble connaitre le refrain : "Un homme et une “femme” chabadabada, rien de bien original me direz vous, sauf qu'ici tout est dans les parenthèses, et on en disant cela on ne déflorera pas plus la révélation qu'on apprend au fur et à mesure de l'intrigue qui fait tout le sel de ce très beau film..

Marina subit l’hostilité des proches d'Orlando : une "sainte famille" qui rejette tout ce qu'elle représente. Marina va se battre, en déployant même énergie que celle dépensée depuis toujours pour devenir la femme qu'elle est : une femme téméraire et forte, bref une femme fantastique ...

Comme dans le très beau Gloria, son précédent film Sebastian Lelio prend comme personnage principal une femme indépendante marginalisé et laissé pour compte qui va tout faire pour se battre et lutter contre son honneur perdu.

Le cinéaste chilien semble avoir une fascination pour le féminin dans toutes ses appréciations et ses dimensions qui questionne et force l'admiration d'autant qu'il transcende largement le côté du film dossier avec une mise en scène épure et tranchante qui se permet aussi parfois de très belles envolées lyriques que n'aurait pas renié un Almodovar des meilleurs jorurs .

Dans cette ballade triste et sentimentale à Santiago du Chili, qui voient les fantomes apporter leur lot de réconfort quand tout semble perdu, tout touche et bouleverse : des acteurs gracieux et touchants, une mise en scène fluide, et un récit plus surprenant qu'attendu.

Sebastian Lelio réussi a faire du très neuf avec la plus vieille et plus belle histoire: un homme et une femme; les adorateurs de beau mélo sentimental ne pourront rater cette occasion de passer à côté de ce bien beau film..

Posté par Bazaart à 06:00 - Commentaires […] - Permalien [#]

Tags: cinéma chilien, transgenre, critique du film, sebastien lelio

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Commentaires

Lili Galipette

22/07/2017 14:03

Semi-déception pour moi : l'interprétation est impeccable, mais j'ai trouvé le rythme mal foutu, comme si le montage était raté.<br /> <br /> Dommage.

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Aurore

12/07/2017 12:25

J'hésite à aller le voir, il me semble beau, et n'est pas sans rappeler la touche Almodovar ( du moins dans la BA) comme tu le dis. Mais j'hésite :)

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dasola

11/07/2017 16:58

Bonsoir, je compte aller voir ce film demain quand il sortira. La bande-annonce m'a plu. Bonne soirée.

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