3 -® A scene from LUCKY, a Magnolia Pictures release

Lucky de John Caroll Lynch  sort  en salles  dans deux jours, et il ne faudra pas rater, même si la période d'avant fête n'est pas forcément propice à ce film d'aller découvrir  tout premier film de John Carroll Lynch

Après une longue carrière en tant qu’acteur (ZodiacShutter IslandGran Torino), il assume son nouveau rôle avec une expérience certaine pour la direction d’acteurs, justement au cœur du film. Car l’histoire simple de Lucky, celle d’un vieillard solitaire approchant la fin de sa vie, fait la part belle aux comédiens.

 C'est aussi le dernier film d’Harry Dean Stanton qui nous a quitté en septembre 2017 à l’âge de 91 ans. Un bel hommage à un “lonesome cowboy” d’un autre temps qui semble nous confier dans ce film les derniers secrets de son existence et de son humanité…

 

8 -® Harry Dean Stanton in LUCKY, a Magnolia Pictures release

À part quelques rares premiers rôles (dont le plus célèbre reste celui de Travis dans Paris, Texas de Wim Wenders, Palme d’Or du Festival de Cannes en 1984), Harry Dean Stanton est surtout connu pour la multitude de seconds rôles et “caméos” qu’il a accumulée au fil des années.

Sa singulière carrière, aussi prolifique que discrète, ne fait peut-être pas totalement justice à son talent mais reflète assez justement la personnalité impénétrable de l’acteur qu'il met particulièrement à profit dans ce Lucky qui est totalement construit autour de cet auteur et de ce qu'il véhicule dans l'imaginaire des cinéphiles.

 

5 -® David Lynch and Ron Livingstone in LUCKY, a Magnolia Pictures release

Découvrir ce Lucky quelques semaines après la mort d'Harry Dean Stanton a quelque chose de troublant tant le film possède quelque chose de testamentaire et de crépusculaire qui renvoie totalement à ce qu'était l'acteur et l'homme Harry Dean Stanton.

La frontière entre le personnage et l'acteur qui l'incarne n'aura rarement été aussi tenue, et il faut dire que le cinéaste le connaissait depuis de longues années ce qui l'a aidé à écrire ce personnage si proche de lui.

Un peu nihiliste, profondément athé, ce personnage en bout de course et d'une grande sagesse ne cesse de prodiguer des leçons de vie très philosophiques à ces voisins d'une petite bourgade tranquille en plein désert, avec une ambiance qui fait pas mal penser à celle de Bagdad café de Percy Adlon.

Un voyage spirituel calme et serein, pour un personnage qui va peu à peu accepter l'arrivée de la mort, et un beau cadeau pour cet acteur qui n'aura fait que traverser le paysage de la cinéphilie mondiale pendant plusieurs décennies mais qui paradoxalement aura connu que très peu le haut de l'affiche à part chez Wenders et donc dans ce beau et forcément salutaire Lucky à voir dès mercredi en salles.