Jean-Paul Rouve réalisateur nous avait déjà bouleversé dès l'année 2012 avec son second long métrage.
Quand je serais petit était en effet un petit bijou d'émotion, d'humanité et de sensibilité . Quelques années plus tard, avec le sensible mais un peu moins réussi Les Souvenir, il continuait de nous montrer un Jean Paul Rouve différent de son rôle de trublion de la troupe des Robins des Bois qui l'a fait connaitre au grand public ou dans ses prestations pas toujours très inspirées dans des comédies grands publics ( Les Tuches, Aladin 1...)
Avec son nouveau film Lola et ses frères en salles depuis mercredi , Rouve récidive dans la veine de la une chronique familiale profondément humaine peuplé par une galerie de beaux personnages, pour une chronique intimiste co écrite, comme pour les souvenirs, en duo avec le romancier David Foenkinos.
Et comme pour "les souvenirs", le duo Rouve/Foenkinos s'attache à radiographer les vissicitudes et les tourments des classes moyennes en prenant soin de rester toujours du coté de l'humain et des relations entre les êtres, un peu à la manière d'un Claude Sautet ou d'Yves Robert, les grands modèles du genre dans le domaine.
Reconnaissons le d'emblée : si tous les observateurs compare ce film aux oeuvres de Sautet, admettons facilement que Rouve n'a sans doute pas la même ambition formelle et narrative que le génial cinéaste des "Choses de la vie", et n'a pas non plus pour comparer à un film plus récent assez proche dans les thématiques, la puissance émotionnelle du Ce qui nous lie de Cédric Klapisch
En effet, la mise en scène un peu trop modeste et manquant parfois de précision, ainsi que quelques facilités d'écriture (le personnage de Rouve et de sa femme, trop "bas du plafond" pour susciter l'empathie, ou bien encore l'histoire d'amour trop rapide entre Ludivine Sagnier et l'excellent Ramzy bédia) empêche quelque peu ce "Lola et ses frères" d'être un long métrage inoubliable qui bouleverse longtemps après la projection .
Il n'en demeure pas moins que le quatrième long métrage de Rouve réussit à toucher durablement et à faire preuve d'une grande sensibilité .
On pense notamment au très beau personnage de José Garcia, dans un rôle nettement plus profond et sombre que ceux qu'il joue d'habitude, et qui est présent dans les scènes les plus émouvantes dont une particulièrement, dans un café face à une Philippine Leroy-Beaulieu qu'on est heureux de retrouver à l'écran, faisant un beau doublé après avoir éclaté dans dix pour cent à la télé.
Des séquences d'une humanité déchirante, ainsi qu'une dernière demi heure qui exhale un doux parfum d’optimisme assez réconfortant dans la comédie française actuelle font de ce "Lola et ses frères" un très joli plaisir de spectateur à ne pas bouder en cette fin d'automne bien tristoune .