À la demande d’un tiers : la très plaisante petite musique de Mathilde Forget
"Grâce aux médicaments, Suzanne dit oui à toutes mes propositions d'activités, ce qui me permet de m'améliorer à la belote. Une grande soeur cesse forcément un jour de jouer avec sa petite soeur, à l'hôpital psychiatrique je peux me venger."
Auteure, compositrice et interprète, Mathilde Forget a reçu le Prix Paris jeunes talents en 2014 pour son EP de chanson « le sentiment et les forêts ». Elle revient en cette rentrée 2019 non pas dans le paysage musical mais littéraire avec A la demande d'un tiers qui doit paraître dès le 21 août, chez Grasset et qui est une très belle réussite.
Son premier roman est centré autour d'une jeune femme désireuse de trouver des réponses à la mort de sa mère dans son enfance. Elle retourne sur les lieux du drame et enquête auprès de sa famille et des psychiatres pour trouver des réponses mais aucun d'entre eux ne porte le même diagnostic. Elle va alors jusqu'à dérober des pages de son dossier médical pour y trouver des indices. La narratrice de ce court et percutant roman est une jeune femme en plein désarroi qui touche et qui fait rire aussi par son regard très décalé sur les choses; une héroiïne pas totalement en phase avec la société qui sait tout sur les requins et passe son temps a poser des questions dérangeantes aux gens qui l'entourent. Qu'est que le syndrome de Bambi ?Suffit-il de regarder les yeux dans les yeux un requin pour réussir affronter ses peurs ? Voilà entre autres les questions que posent cette peinture juste des sentiments et héroïne, auréolé d'un bon sens de la formule, d'un style vif et enlevé. où l'humour et la dérision sont très souvent présents. On suit avec un immense plaisir de lecture cette héröine à la fois déroutante et vraiment attendrissante. A noter qu'à la demande d'un tiers fait partie des six romans sélectionnés pour le prix "Envoyé par la poste" qui sera remis le 26 août et qu' il a été retenu parmi les 30 titres en lice pour le prix du Roman Fnac, signe d'un roman qui fera sans doute partie des bonnes surprises de cette rentrée . |
"Dans les cimetières, c' est toujours l' heure du générique de fin, ce qui précède est absent. "