Les vétos - Inutile de se lever tôt pour aller le voir !
Si la figure des médecins fait l'objet de nombreuses fiction hexagonale ces dernières années, d'Hippocrate" à l'ordre mes médecins", Les Vétos, le premier long métrage de Julie Manoukian, s’intéresse, comme le titre l'indique, à la profession des vétérinaires, beaucoup moins abordée par le 7eme art (à part l 'inoubliable personnage de vétérinaire alcoolique joué par Jean Carmet dans les fugitifs) .
C'est d'ailleurs le grand (seul?) mérite de ce long métrage sorti en ce premier jour de cette nouvelle année : décrire le quotidien des vétérinaires isolés dans un milieu rural et totalement dépassés par le manque de moyens financiers et d'accompagnement.
On suit donc ces véritables héros du quotidien ici installés dans le Morvan, à travers l'histoire d'Alexandra, d'une jeune femme fraichement diplomée qui se retrouve malgré elle devoir remplacer son oncle vétérinaire au pied levé et travailler en tant qu'associé à certain Nicolas - Clovis CORNILLAC - vétérinaire obligé, de courir partout pour venir en aide aux animaux des agriculteurs et autres habitants d'une région sinistrée, ce qui a forcément un impact sur sa vie de famille et ses revenus .
D'abord très réticente et mal accueillie par des autochtones bourrus mais le coeur sur la main, Alexandra va finalement se rendre compte que ce métier, aussi dur soit il, sera finalement bien gratifiant.
Reconnaissons donc que le film de Julie Manoukian aborde le sujet important de la désertification de zones rurales et ses dommages collatéraux, et qu'il fait appel à l’empathie du spectateur face à à ces dysfonctionnements majeurs et l'inertie des pouvoirs publics.
Sauf que sur un sujet proche, on est assez loin de "Petit Paysan", ni même d'"Au nom de la terre" (et on pense plus à Médecin de campagne, le film le moins réussi de Thomas Lilti).
Le scénario est vraiment cousu de fil blanc (le même utilisé par les vétos pour faire leurs interventions) ; quiconque aura vu ce genre de films une centaine de fois sur le parcours d'un jeune plein d'a priori qui va apprendre la vraie vie au contacts de gens plus vrais que les parisiens superficiels, en devinera toutes les péripéties, de la romance un peu molle aux faux départs de sa jeune héroine.
Le récit est trop prévisible et plat pour surprendre quiconque et les personnages n'échappent qu'à de très rares occasions aux clichés.
Le film est certainement destiné à un jeune public, mais celui ci aura surement du mal à se passionner aux problemes financiers de Nicolas et les alternoiements du méchant maire ( Antoine Chappey, comédien rare mais qui doit ici défendre un rôle assez ingrat et mal écrit) .
On pense souvent plus à une fiction télévisuelle qui se déroule sur le service public le samedi soir, tant la mise en scène ne possède aucune aspirité et les personnages mal dégrossis.
D'un casting inégal, on sauvera la toujours géniale Carole Franck, en assistante pleine d'empathie et la jeune Noémie Schmitt, plutôt convaincante.
Un feel good movie un peu inoffensif, auquel on préfera largement "Play" , autre sortie cinéma française du 1er janvier
Les Vétos de Julie Manoukian, en salles le 1er janvier 2020 –