Je ne m'étais pas rendue au Musée Guimet depuis plusieurs années. Quelle joie d'y retourner ! Ce Musée qui a fêté son 130ème anniversaire en novembre dernier fut fondé par Emile Guimet. Ce dernier décrivait ce lieu comme "un musée qui pense, un musée qui parle, un musée qui vit". Effectivement, ce lieu parle à chacun d'entre nous. Une palette d'activités est destinée à tous publics : aussi bien des ateliers, que de la danse ou encore des projections, des lectures, du théâtre, autant d'activités pour faire découvrir l'Asie de manière ludique.

Ce lieu présente des expositions temporaires magnifiques. Lorsque je voyais l'affiche de l'exposition "L'Inde au miroir des photographes" qui vient de s'achever, je me prenais déjà à rêver. Quel bonheur de voyager à travers Bénarès, le Taj Mahal ou encore Elephanta grâce à plusieurs expéditeurs dont Samuel Bourne qui sont partis à la conquête de l'Inde en quête de nouveaux motifs avec leur appareil photo à la main. 

 

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J'ai eu également la chance de découvrir une magnifique exposition intitulée "Rêve des étoffes, Lee-Young Hee de Séoul à Paris". 

Comment a commencé la carrière de cette styliste coréenne? Elle a commencé assez tardivement. Recherches historiques, appui sur des peintures anciennes ont été le fruit de son travail. Elle a nourri ses recherches avec l'aide de l'universitaire SEOK Ju-seon, spécialiste reconnue de l'histoire du costume.

Après avoir ouvert sa boutique de hanbok à Séoul en 1976, LEE Young-hee s'est passionnée pour l'histoire du vêtement.  Elle a su se démarquer et imposer son style retravaillant le hanbok, costume traditionnel coréen. Elle disait tenir sa philosophie et sa vie même de l'art de ce vêtement. Elle les a revisité pour mieux les faire rentrer dans la garde-robe des femmes d'aujourd'hui. 

Cette styliste a su explorer tous les matériaux traditionnels tels que le ramie ou encore la soie et expérimenté des mélanges nouveaux (fibre d'ananas et soie).

Elle est considérée dans son pays comme la plus grande figure de la mode coréenne et a su propulser l'image de la Corée moderne et décomplexée sur la scène internationale.

Curiosité, créativité, génie, imagination, pourraient définir cette femme haute en couleurs.

Coloriste de génie, couturière accomplie, la ville lumière lui est apparue comme une destination inévitable pour elle. La première exposition qui a mis son travail en lumière à Paris s'est tenue en 1996 à l'Orangerie du Luxembourg. L'exposition était intitulée "Hanbok Coréen : Costume du Vent".

 Quand j'ai observé les créations de cette styliste, j'ai pu observer à quel point il y avait quelque chose de beaucoup  profond, de philosophique derrière sa démarche artistique.  "Quand je déshabille, je suis la nature. Quand je m'habille, je suis la culture" disait-elle.

 

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La scénographie de cette exposition est également exceptionnelle, les couleurs jaillissent. On se croirait dans un défilé de mode. Les hanbok se sont succèdés les uns après les autres, tous aussi beaux les uns que les autres, sous mes yeux et bientôt les votres si vous avez l'occasion et la chance de visiter cette exposition.

 J'ai également eu l'occasion de flâner dans l'exposition permanente qui est absolument magnifique. Ce lieu est un véritable bijou.

RDV à Guimet pour "Le rêve des étoffes"  qui est à découvrir jusqu'au 9 mars prochain.

 

 

01©MAISON DE LEE YOUNG-HEE tous droits réservés

Musée des arts asiatiques - Guimet, 6 place d'Iéna 75116 Paris / www.guimet.fr

Vous pouvez consulter le programme de février à août ici même