Baz'art  : Des films, des livres...
3 juin 2020

Moscou ne croit pas aux larmes/ Il était une fois dans l’Est : le cinéma russe entre classisisme et modernité

 Chaque année, une centaine de longs métrages de fiction sont produits en Russie, dont seulement trois en moyenne sortent sur les écrans français. 

A l'occasion de l'actualité vidéo- DVD et vidéo à la demande,  voici deux films russes , un classique et un contemporain, deux oeuvres à la fois différentes dans  leurs  approches et  leurs  thématiques mais qui permettent de faire un petit tour d’horizon de la question du cinéma sovétique. 

MoscouNeCroitPasAuxLarmes-BD-P2

 1/ Moscou ne croit pas aux larmes/ sortie DVD le 7 juillet chez Potemkine

Oscar du meilleur film étranger en 1981, Moscou ne croit pas aux larmes traite d’un véritable phénomène de la fin des années 50 en URSS: l’arrivée à la capitale de jeune gens de province, bien décidés à y trouver succès et bonheur. La ville pleine de promesses est un personnage à part entière du film, ses rues, son effervescence, mais aussi ses usines, sa hiérarchie sociale.
A quoi rêvent Katia, Lioudmila et Antonina, jeunes provinciales arrivées à Moscou depuis peu. Dans ce foyer, bien tenu, qui leur est réservé, à quoi rêvent des jeunes filles russes de vingt ans en 1958.
A l’aube de leur vie d’adulte toutes trois croient en l’amour et à la force de leur jeunesse, mais comme les sœurs de Tchekhov, les trois amies devront affronter la réalité de la grande ville et le temps qui passe qui détruit peu à peu les rêvent.
Mais foin d’âmes russe mélancolique, nous sommes en Russie Soviétique dans les années soixante et en Russie soviétique,  un mélodrame se doit de finir en presque happy end.

Vingt années dans la vie d’un groupe d’amis dans la Russie de la guerre froide, un vrai portrait drôle et tendre d’une classe moyenne moscovite très peu représentée au cinéma.

Un mélodrame à la Douglas Sirk, un petit peu de Claude Sautet, doucement pro-soviet bien sûr, mais surtout un classique du cinéma, bien écrit, bien photographié aux des acteurs inspirés, qui est  devenu, avec le temps, un vrai document historique.
A voir au collège dès la troisième.
moscou larmes
Grande fresque s’étalant sur près de 20 ans, le film est un émouvant mélodrame qui rend compte de l’évolution des rapports hommes/femmes dans une union soviétique en pleine mutation.
Moscou ne croit pas aux larmes | Knigi
Editeur/ Potemkine
Suppléments du DVD :
Entretien avec Françoise Navailh, historienne du cinéma russe et soviétique :
Portrait de VladimIr Menchov, Les acteurs et le film, Les femmes en URSS.
Interview de Vladimir Menchov
Interview de Valentin Tchernykh (scénariste)
Interview de Sergueï Nikitine (compositeur)
Interview des comediennes  (Vera Alentova, Irina Mouraviova, Raïssa Riazanova)

 2/  Il était une fois dans l’Est , sortie VOD le 11 juin ( Jour 2 fête)

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 Présenté dans la section Un Certain Regard à Cannes l’an passé, Il était une fois dans l’Est , ce sixieme long-métrage de la réalisatrice Larissa Sadilova, devait sortir en salles mais finalement arrivera directement sur les plateformes de VOD,  dès la semaine prochaine, fermeture des cinéma obligent.

Le film est le  portrait d’une relation extra-conjugale en pleine campagne russe  dans la bourgade de Trubchevsk où vivent 15 âmes esseulées .

Pour écrire cette histoire d'adultère,  Larissa Sadilova s’est fortement  inspirée d’un couple  de son entourage, qui du fait de leur situation extra conjugale n'avait que peu l'occasion de se retrouver,  à part des allers-retours en camion entre Briansk et Moscou.

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Dans " il était une fois dans l'est",  Anna et son  amant routier-  qui ne sera jamais nommé outre que par sa fonction-  voient chacun en l’autre le moyen de  relever un peu le piment d'un quotidien  un peu terne et monotone.

Cette version russe et contemporaine de "la femme d'à coté" est filmée de façon assez légère et surtout avec un naturalisme  proche du documentaire  qui plonge le spectateur en immersion dans la  vie de ces gens  in fine très ordinaires mais qui tendent à quelque chose d'autre. 

Malgré le tragique de  l’impossibilité d’un bel amour dans une ville où tout le monde se connait et les dommages collatéraux que cette relation va provoquer, le film  de Larissa Sadilova conserve tout le long une petite part de fantaisie qui le fait tourner parfois du coté de la fable.

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Le long métrage de Larissa Sadilova fait parfois penser à du Aki Kaurismaki,  dans la façon dont la ville semble un peu figée hors du temps  ainsi que dans la manière dont le couple trouve mine de rien, une certaine inventivité  pour vivre leur relation à l'insu du voisinage.

 La réalisatrice  a fait  appel à uniquement des  comédiens non-professionnels, dont la simplicité et la sincérité renforcent le coté authentique et  finalement assez anecdotique  de cette relation plutôt bon enfant entre ces deux adultes.

Porté par  de petites touches impressionnistes, "Il était une fois dans l'est " diffuse mine de rien cette dimension slave qui rend cette histoire de tromperie au départ plutot banale assez singulière....

 Distribteur: Jour 2 fête

Ce film sera  visible à partir du 11 juin sur les platesformes suivantes :

Canal VOD  Filmo TV, Google Play, iTunes,  Orange Universciné, Wuaki

Location : 4,99 euros Achat : 9,99 euros

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