"J'ai balancé son mobile par la fenêtre et dans le rétro je l'ai vu riper et se disloquer sur le bitume jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.Comme ça arriverait un jour à chacun d'entre nous . Mais pas aujourd'hui".
Victime d’un accident de la route, Claire DeWitt devient amnésique. Mais retrouver la mémoire et savoir qui en a voulu à sa vie n'est pas si difficile que cela pour celle qui s'est autoproclamée meilleure détective du monde!!
Quelques années après La ville des morts et La ville des brumes , l'iconoclaste romancière américaine Sara Gran nous entraine une nouvelle fois dans les méandres de sa détective aussi badass qu' atypique, Claire DeWitt aux méthodes et au mode de vie si peu orthodoxes.
Particulièrement sybilline voire opaque, l'intrigue nous plonge dans trois histoires différentes qui s'entremêlent intelligemment,. dans une intrigue à tiroirs entre 1986, 1994 et , 1999 : trois époques, trois périodes et le parcours de Claire DeWitt qui poursuit une enquête très personnelle .
Comme dans les deux premiers volets, pas d'intrigue classique ni de résolution évidente au programme mais en revanche, une atmosphère singulière mettant à l'honneur une héroïne hors du commun à la personnalité assez complexe et une entorse globale à la rationnalité.
"Du sang sur l’asphalte "- joliment traduit par Claire Breton- nous fait suivre Claire DeWitt dans ses pérégrinations, on se laisse emporter dans ses digressions .
Si le lecteur est parfois un peu perdu par un parcours qui semble assez cahotique, on se dit que ce voyage à travers les époques et les méandres de ce personnage clairement attachant n’aura pas été vain!
Un hommage plein de fureur à l’âge d’or des détectives privés, qui se paie le luxe d'être tout autant classique que d'une belle modernité.
Sara Gran, du Sang sur l'Asphalte ( JC Lattès/Le Masque); 22 janvier 2020