Critique cinéma : Poissonsexe, la comédie fantastico- poético-scientifique d'Olivier Babinet
Vidéaste et cinéaste, Olivier Babinet avait déjà marqué les curieux et les cinéphiles avec son premier long métrage Robert Mitchum est mort, en 2009 puis avec le très attachant Swagger, savoureux portrait entre documentaire et fiction sur des étonnants 'adolescents· de quartier.
Avec son troisième long métrage Poissonsexe , Olivier Babinet continue de creuser son sillon avec des projets audacieux et ambitieux. Ce nouveau long métrage est une réference clairement assumée à Le Bidule, une série qu'il avait coécrite et réalisée pour Canal+.; programme d’anticipation qui parlait de choses graves et parfois scientifiques avec un ton plutôt loufoque.
En effet, Poissonsexe mélange habilement les genres, puisque le film est à la fois une comédie romantique, une fable scientifique, chronique surréaliste, fantastique et humoristique.
Dès le début du film, on plonge en pleine dytopie puisque le monde qui nous est amené à voir est un endroit dans lequel se les poissons ont presque tous totalement disparu, posant un gros problème de survie de l'humanité.
Les scientifiques de l’INRIS misent alors tout sur Adam et Eve : deux poissons-zèbres qui ont sur leurs épaules la survie de l'espèce, mais hélas, tout ne se passe pas comme prévu .
Daniel (Gustave Kervern) le physicien du labo, va alors faire la rencontre d’un être étrange, sorte de poisson à pattes, vrai poisson qui existe dans la vraie vie et bien connu des scientifiques pour être un axolotl, baptisé Nietzsche.
Le toujours épatant Gustave Kervern, doublement dans l'actualité cinématographique puisque effacer l'historique qu'il a co réalisé avec Benoit Delepine cartonne sur nos écrans, y incarne ce biologiste farfelu, hanté par la paternité et le désir d’avoir des enfants dans un monde dystopique où les poissons sont en voie d'extinction, et toute l'espèce animale avec lui.
Si Kerven est comme un poisson dans l'eau ( sic!) en scientifique hagard, un peu dépressif , sa partenaire India Hair, souvent dans les projets un peu décalés est parfaite aussi, touchante en jeune femme un peu paumée.
Même si tout n'est pas pleinement réussi dans le film qui manque parfois un peu de vivacité et de rebondissements, cette comédie décalée d'anticipation, assez érudite avec ces références à Nietzsche et ses dialogues plaisant, mérite assurément le coup d'oeil..
Au cinéma le mercredi 2 septembre 2020
Distributeur Rézo films