Le Roman de Jim / Le fils de l’autre
On a tellement aimé le Roman de Jim qu'après un premier article sur le film et un long entretien avec son comédien principal, on vous propose un nouvel angle par un autre de nos rédacteurs qui vient apporter un éclairage différent au film, en salles depuis une semaine désormais.
Les frères Larrieu nous avaient habitués à la distanciation, voire au burlesque dans leurs longs-métrages, ils donnent ici dans le mélodrame tout en nuance et en émotion.
© SBS PRODUCTIONS
On a tous plus ou moins connu des Aymeric. Un personnage que joue à merveille Karim Leklou. D’une émouvante banalité, d’une grande gentillesse, un peu trop même, il encaisse tout et avale de sacrées couleuvres.
Tourné entre Saint-Claude dans le Jura et Lyon, le film aborde le thème de la paternité d’une façon très originale.
Il est l’une des pépites de l’été signée des frères Larrieu (Tralala, Peindre ou faire l’amour, Les Derniers jours du monde) estampillés « cinéma d’auteurs »et qui pour le coup, réussissent dans un genre mélodramatique avec subtilité, pudeur, et émotion.
Un trentenaire provincial aide-soignant à l’hôpital de Saint-Claude, retrouve une ancienne collègue infirmière au hasard d’un concert.
Elle est enceinte de six mois d’un père de famille, avec lequel elle a eu une aventure, mais le monsieur n’a pas voulu quitter sa vie pour elle.
Aymeric tombe amoureux de Florence (Laetitia Dosch). Ils élèveront Jim ensemble pendant 8 ans (Eol Personne). Aymeric l’adore, et Jim le lui rend bien. Puis, sans prévenir, Christophe (Bertrand Belin), le père biologique, réapparait.
Le roman du Lyonnais Pierrick Bailly est formidablement adapté par les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu. Laetitia Dosch impeccable nous gratifie d’une scène mémorable où elle règle ses comptes avec une amie d’enfance. Bertrand Belin, décidément aussi bon acteur que chanteur, campe le retour sans aucun scrupule, du père dépressif et alcoolique.
Leur personnage central, Aymeric n’a aucun statut vis-à-vis de l’enfant, il se trouve ravalé au rang de parrain de l’enfant : « C’est comme si j’étais rétrogradé en deuxième division », dit-il.
Toute l’intrigue se complexifie et se joue sur plusieurs années, de la naissance de Jim à ses 23 ans, jusqu’à une très belle scène finale ayant pour décor les Nuits sonores de Lyon. Sara Giraudeau apporte la fraîcheur et le dynamisme de la deuxième partie de ce film, sans pathos, parfois aux limites du drame, avec toujours une très belle sensibilité.
© SBS PRODUCTIONS
En salle depuis le 14 août