DES PHALÈNES POUR LE COMMISSAIRE RICCIARDI : le héros torturé de Maurizio De Giovanni en proie au fascisme
"Rien de mieux que l’air de septembre pour décoiffer les rêves et ébouriffer les sentiments. Rien de mieux que l’air de septembre pour remettre en cause toutes les certitudes. Rien de mieux. Et rien de pire.”
La belle et hautaine Bianca, comtesse de Roccaspina, implore Ricciardi de rouvrir une affaire déjà classée depuis de longs mois.
Dans l’atmosphère particulière et toute en tension de l’Italie des années années 1930, où Mussolini et ses voyous fascistes surveillent la police de près, une enquête non autorisée est un motif de licenciement immédiat.
Mais la soif de justice de Ricciardi ne connaît pas d’apaisement.
Revoici cette fameuse série mettant en œuvre le brave commissaire Ricciardi dans une Naples populaire et plongé dans le fascisme des années 30 avec ce dixième volume consacré au commissaire Ricciardi et le huitième à paraitre en France !
Un héros plus tourmenté que jamais suite au décès de l'un de ses proches dont il a visiblement quelques difficultés à se remettre.
C'est une sacrée bonne idée de choisir Naples comme décor de polar, ne dit-on pas voir Naples et mourir ?
Maurizio De Giovanni en choisissant sa ville natale et la montée du fascisme pour toile de fond, réussit à renouveler la série noire.
Un commissaire torturé, un brigadier bienveillant, nous sommes en terrain connu, d’accord,mais avec une pointe de dolce vita qui donne toute sa saveur et , foi d’amateur de polar et d’amoureux de l’Italie, je vous assure que ça change tout !
"Mais les rêves ne durent pas longtemps, on le sait, et même les plus beaux disparaissent au petit matin."
On éprouve toujours une belle empathie pour ce personnage grâce à la plume de son créateur, qui par rapport aux précédents épisodes semble encore hausser le niveau.
Comme dans les bonnes séries policières, il est inutile d'avoir lu les sept autres enquêtes pour s'approprier celle ci, même si évidemment quelques clins d'oeils aux tomes précédents sont parsemesés ici et là permettant de souder la complicité entre Maurizio De Giovanni et son fidèle lecteur.
Définitivement, cette série Ricciardi continue à être vraiment plus qu' intéressante.
* sur une série en cours de quatorze en Italie.