#RentreeLitteraire2021 : QUATRE HEURES, VINGT-DEUX MINUTES ET DIX-HUIT SECONDES
Quel bonheur de retrouver la plume-scalpel de Lionel Shriver !
Remington, 64 ans, peu sportif, annonce un matin à sa femme qu'il veut courir le marathon. Seranata, sa femme, qui, ne peut plus courir à cause de ses genoux après 40 ans d'intense activité sportive, accuse le coup. Non seulement elle ne le soutient pas mais ne supporte pas ce qu'elle assimile à une mode.
Comment le couple va-t-il survivre à ce basculement de rôles ? Comment vieillir ensemble ? C'est le thème central de ce roman à travers l'angle particulier de la performance, de la compétition sportive, du culte du corps.
Je ne suis pas une grande sportive (euphémisme) et je n'ai pas zappé une seule ligne des passages consacrés au sport d'endurance parce que tout sujet touché par Lionel Shriver devient intéressant.
Les réparties entre Seranata et Remington sont jubilatoires !
Les parallèles dressés entre le sport de haut niveau et l'endoctrinement religieux, feront grincer des dents mais j'ai toujours trouvé le propos pertinent.
Au passage Lionel Shriver égratigne pas mal le politiquement correct et la canceled culture.
Seranata est globalement assez peu sympathique et au fil des chapitres, on la découvre différemment, on apprend à l'aimer avec ses névroses, ses contradictions et ses défauts....probablement parce que cela nous renvoie aux nôtres.