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 "Plaisir de nous blesser, laissant des marques grosses comme des pierres – chacune un cabochon poli par nos bouches. Moi, ta lapidaire, ta roue lapidaire qui tourne – vert moucheté de rouge – les jaspes de nos désirs. Il y a des fleurs sauvages dans mon désert qui peuvent mettre vingt ans à éclore. Les graines en sommeil, géodes sous le sable brûlant de feldspath jusqu’à la crue éclair, l’arroyo qui s’emballe et les entraîne dans son courant de cuivre, les ouvre de mémoire – elles se rappellent ce que leur dieu a chuchoté au creux de leurs côtes : Réveille-toi et brûle pour ta vie."

Le festival America, qui ouvre demain à Vincennes,  c'est l'occasion de découvrir des voix méconnues de la littérature américaine et pourquoi pas  notamment  lire de la poésie,  et sortir un peu de notre confort littéraire.

 Lauréate du prix Pulitzer 2021 de poésie, Natalie Diaz, qui est une des invitées du festival  est une poète, militante, enseignante, et ancienne joueuse de basket.   Mojave, elle est membre de la communauté de Gila River et professeure de poésie moderne et contemporaine à l’université d’État de l’Arizona.

Voix incontournable du paysage poétique contemporain, héritière de Joy Harjo et Louise Erdrich, Natalie Diaz s’élève contre la disparition des peuples mojaves natifs et leur relégation aux marges de l’Histoire


« Poème d’amour postcolonial » est son deuxième recueil après « Quand mon frère était un Aztèque ».

« Il avait aussi le torse d’un Mojave – poitrine ample, épaules larges, longs bras et mains ballantes contre ses genoux, comme des frondes, disait ma mère, pour signifier : c’est un guerrier. "

Une odyssée lyrique et charnelle, qui célèbre les corps meurtris par l’Amérique – corps de femmes, corps indigènes, corps queer et marginalisés – et fait jaillir la lumière.. Poème d’amour postcolonial, son deuxième recueil, a reçu le prix Pulitzer 2021 de poésie.

« Poème d’amour postcolonial », son deuxième recueil, a reçu le prix Pulitzer 2021 de poésie.  

 La langue de Diaz est belle, colorée, rouge sang, rouge navajo, et  dont la force  et la  beauté n'amoindrit pas pour autant la douleur du passé et la violence subie de ces minorités devenues des majorités violentées.

« Poème d’amour postcolonial », le 15 septembre aux éditions Globe Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marguerite Capelle

 

INVITÉE ÉTATS-UNIS I Le désir face à l’effacement.

 « Poème d’amour postcolonial », de Natalie Diaz
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marguerite Capelle