Série coup de cœur sur CANAL+ - LA FIÈVRE radioscopie de la France d'aujourd'hui
Comme à chaque fin de saison, la grande famille du foot français fête ses héros : sourires, selfies, récompenses – c’est la soirée des Trophées du foot. Tout bascule quand devant les caméras, Fodé Thiam, la star du Racing, assène un violent coup de tête à son entraîneur et le traite de "sale toubab". "Toubab", cela signifie "blanc" en wolof. Sidération : la tempête médiatique peut commencer.
Appelée au chevet du club, Sam Berger, communicante de talent mais dévorée par son hypersensibilité, pressent que cette fois la crise ne sera pas balayée par un nouveau scandale plus "vendeur". Depuis la scène de son théâtre toujours complet,
Marie Kinsky instrumentalise l’événement en attisant les déchirures identitaires et sociales qui lézardent le pays. Sam craint d’autant plus Marie qu’elles ont été très proches… Les deux femmes "spin doctors" vont se livrer un combat sans merci ni répit pour orienter une opinion publique défigurée par la puissance des réseaux sociaux et leur culture du clash. Au cœur de ce combat, le destin d’un grand joueur, et avec lui celui de la France. Car cette fièvre, c’est avant tout la nôtre.
LA FIÈVRE est une radioscopie de la France d’aujourd’hui ; on y entre par
l’arène du football, suivant le destin d’un joueur devenant malgré lui l’objet
d’une guerre identitaire. Très vite, la série pousse d’autres portes – de la
communication de crise aux cercles militants, en passant par la politique,
les médias traditionnels et la société du spectacle.
le talent des actrices et des acteurs qui incarnent ces différentes polarités : Nina
Meurisse, Ana Girardot, Lou-Adriana Bouziouane, Alassane Diong, Benjamin
Biolay et Xavier Robic,
Avec pour toile de fond le milieu du football professionnel et comme point de
départ une soirée médiatisée marquée par l’agression physique d’une star
du football envers son entraîneur, c’est toute la société qui s’embrase : médias,
réseaux sociaux, politiques...
La série met en exergue la fragilité extrême de la construction de notre société
qui peut basculer dans ses pires travers alors même que l’élément déclencheur
est infinitésimal. Un mot. Un battement d’aile de papillon...
Il n’y a pas de place pour le conte dans les scripts d’Éric Benzekri, si tout n’est pas
réel, tout pourrait l’être, avec ce que cela peut avoir d’effrayant et de prémonitoire.
L’auteur scanne notre société et la pousse dans ses pires retranchements, ceux où
plus personne ne s’écoute, où tous les moyens sont bons pour instiller les pires idées.
Dans cette exigence de réalisme, la série, découpée en 6 épisodes de 52 minutes,
a été tournée durant 82 jours, majoritairement en décor naturel en région
Île-de-France ainsi qu’au club du Dijon Football Côte-d’Or, avec la volonté
de planter le décor dans un vrai centre appartenant à un club de football
professionnel français.
La force de la série est aussi portée par son casting : Nina Meurisse, Ana
Girardot, Benjamin Biolay, Alassane Diong, Xavier Robic, Lou-Adriana Bouziouane,
Pascal Vannson… dirigés avec finesse par Ziad Doueiri, pour une interprétation
au plus juste des personnages complexes imaginés au scénario.
La fièvre évite le moralisme et le didactisme grâce à la complexité de ses personnages et sa volonté assumée de poser avec intelligence des réflexions et des concepts sur tout ce qui pourrait embraser notre société actuelle