CRITIQUE: CHIEN BLANC: Gary et Seberg en chien de faïences
Romain Gary, un grand écrivain français ( les deux prix Goncourt c'est lui ) et Jean Seberg, une actrice américaine francophile, ( " Qu'est ce que c'est, dégueulasse ? l'ultime réplique de la Nouvelle vague, c'est elle ), filent un grand et tumultueux amour à Los Angeles avec leur fils Diego.
Parce que le garçonnet se prend d'affection pour un chien errant, la famille décide de l'adopter. Mais lorsque ce berger allemand, au regard si doux, attaque un ami de la famille afro-américain, Romain et Jean découvre l'impensable. Ce meilleur ami de l'homme a été dressé pour chasser les Blacks, c'est un chien du Sud, un chien blanc. Que faire l'euthanasier comme le voudrait un bon comportement de santé public ? Considérant que ce chien dressé par des racistes n'est responsable en rien de sa condition, Gary décide de le confier à un chenil pour qu'il soit déprogrammé sa malsaine domestication.
Du roman moyen de Romain Gary datant de 1970, Samuel Fuller avait tiré, très librement, un scénario qui allait à l'essentiel " Dressé pour tuer" est un film sec et violent. L'adaptation très libre elle aussi, d' Anaïs Barbeau-Lavalette se recentre sur le couple Gary/Seberg et son disfonctionnement face à cette situation.
Notre avis
Un très bon choix. de parti pris sur le papier. Un écrivain humaniste reconnu, une actrice wasp très impliquée dans le Mouvement Américain des Droits Civiques, une année 1968 et un drame, l'assassinat de Martin Luther King, avait tout pour donner un film fort.
Mais que se passe-t-il ? Car dans ce Chien blanc, rien ne fonctionne jamais vraiment. Le scénario ne décolle jamais vraiment , il manque une construction dramatique digne de ce nom, un regard de cinéaste et ici les acteurs font ce qu'ils peuvent mais semblent livrés à eux même...
La québécoise Anaïs BARBEAU-LAVALETTE,cinéaste québécoise dont on avait beaucoup aimé La Déesse des Mouches à Feu livre une adaptation trop lisse du roman de Gary.
Denis Ménochet (qu'on avait interviewé l'an dernier pour le autrement meilleur les survivants) n'a pas grand chose à jouer et Kacey Rhohl est une très douce et très jolie Jean Seberg, mais Jean Seberg était autre chose qu'une femme très douce et très jolie.
Bref un film que l'on aurait adoré adorer, mais à l'impossible, Baz'art n'est tenu.
Chien blanc réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette
AU CINÉMA LE 22 MAI 2024
Rédacteur : Michelio
CHIEN BLANC sortira AU CINÉMA LE 22 MAI 2024.
Le film sera présenté lundi prochain le 13 mai au cinéma Lumière Terreaux