CRITIQUE : Une famille; Christine ANGOT : un visage et des maux...
"Je n'ai pas eu de relations sexuelles avec un homme, j'ai été violée par mon père et c'est tout le problème"
" Une famille " de Christine Angot ou comment régler son compte à un viol commis il y a plus de cinquante ans.
En 1999, Christine Angot, en avance sur son époque, écrivait " L'inceste " un livre parfait, un document définitif sur ce crime.
Un livre qui déchaina les passions et fit de l'écrivaine un personnage médiatique de premier plan.
Un personnage un peu trop exposé qui s'est parfois perdu et galvaudé dans des polémiques finissant par affaiblir la portée de son combat. Car même si elle s'en défend, ses écrit ont fait d'elle une porte parole pour toutes les victime de cet interdit.
En échangeant son stylo contre une caméra, Angot met des visages et des voix sur les personnages qui ont peuplés ses livres et le résultat est bouleversant...
Oui il faut du courage pour affronter l'épouse de son père, il faut du courage pour retourner sur les lieux d'un passé douloureux et affronter les yeux dans les yeux les témoins d'une vie.
Une victime d'inceste devient un survivant, une douleur vive que seuls les mots et la reconnaissance des autres pourront apaiser.
C'est cela " Une famille" des visages et des mots, des mots pour tout se dire tant qu'il est encore temps.
Un film radical et utile, pour elle et pour nous, tout simplement.