CRITIQUE "LA PETITE VADROUILLE" Bruno Podalydès tient bien la barre
Bruno Podalydès nous a fait l'honneur de présenter son film en avant-première à Lyon mardi dernier au Comoedia et a aimablement répondu à toutes les questions d'un public venu au complet dans la grande salle une... Petite fantaisie bucolique,
"C’est un projet que j’ai en tête depuis 2003, du moment où j’ai commencé à faire de petites croisières fluviales en famille. J’ai adoré ce mode de vacances. Petit à petit, j’ai découvert une multitude de canaux - il est extrêmement facile de circuler en bateau du sud de la France jusqu’en Allemagne, et même au-delà, tant le réseau de ces canaux est riche. Mais il faut un rapport au temps apaisé pour ce genre de voyage. Je rêvais d’une histoire qui puisse se dérouler dans ce rythme et ce cadre. Est venu se greffer le récit de cette croisière bidonnée, dont l’effet troupe me séduisait. Mon amour sans doute pour « To Be or Not To Be », d’Ernst Lubitsch, que j’ai vu et revu et qui m’a tant marqué…"
Justine, son mari et toute leur bande d’amis trouvent une solution pour résoudre leurs problèmes d’argent : organiser une fausse croisière romantique pour Franck, un gros investisseur, qui cherche à séduire une femme.
La Petite Vadrouille est une comédie dont le casting est de choix. On retrouve, en effet dans cette comédie fantasque : Daniel Auteuil, Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès et Bruno Podalydès lui-même.
Fabriquer un somptueux petit séjour en dépensant le moins possible et garder le surplus est très tentant et très alléchant. Il existe de l'escroquerie à la petite semaine, Justine , Denis son mari et tous leurs amis se préparent pour une escroquerie au petit weekend. Une ballade romantique au fil du canal du nivernais pour quatorze mille boulles, on devrait s'en tirer, et faire un bénéfice conséquent.
"La petite vadrouille", c'est la tendre petite arnaque au fil de l'eau d'une drôle de petite bande de bras cassés.
Comme toujours, le lunaire Bruno Podalydes convoque sa tribu d'acteurs préférés, son frère Denis, Sandrine Kiberlain, Isabelle Candelier, Florence Muller et Jean-Noël Brouté pour une petite comédie bucolique et poétique.
Il semble qu’avec ce nouveau film (dont il nous a avoué mardi dernier avoir eu l’idée il y a plus de vingt ans !), Poda brother a trouvé un véritable plaisir à ne pas se soucier d’une quelconque vraisemblance,- ni dans le récit ni dans la trajectoire géographique de l'équipée- à voguer pied au plancher sans jamais dépasser les 5 nœuds !
Une belle lumière, de beaux paysage et des acteurs en pleine forme, il y a du Tati mais aussi du Sempé, du Hergé et du Gotlib dans ce cinéma.
Bruno Podalydes, le plus bédéphile des cinéastes français livre un ode aux plaisirs simples et aux joies de la lenteur plus agréables à savourer que ceux de Jean Becker ou de Philippe Delerm.
Bon, si on veut jouer les fâcheux, on reconnaitra que le scénario est quand même un peu bateau ( désolé) et qu'à mi parcours la petite équipée donne la facheuse impression de faire du surplace et de ne pas savoir du tout comment arriver à quai, mais l'ensemble séduira le public habituel de Poda second, à défaut d'élargir le cercle à de nouveaux spectateurs.
A noter la présente saugrenue d'un petit mousse farfelu interprété par Dimitri Doré, acteur incandescent d'un tueur d'enfant dans " Bruno Reidal " de Vincent Leport, le choc cinématographique de 2022. Qu'on se le dise Bruno Reidal peut tout jouer.