QUELQUES JOURS PAS PLUS : quelques mots de plus
Premier long métrage de Julie Navarro, Quelques jours pas plus est une excellente surprise à voir actuellement sur grand écran !
On en avait déjà touché quelques mots il y a une semaine, mais comme l'actualité cinéma du moment est un peu pauvre avant Cannes, on profite de l'arrivée d'une nouvelle chroniqueuse, Nataly Villena Vega, aussi rédactrice et fondatrice du site espagnol Las criticas , pour qu'elle aussi vienne dire tout son enthousiasme devant cette excellente comédie sociale
Histoire de force et de fragilité
Tout dans le film de Julie Navarro renvoie vers la fragilité.
Avec un casting où Benjamin Biolay incarne un journaliste musical engouffré dans la solitude, et Camille Cottin une avocate reconvertie en volontaire associative au dévouement total, ce film nous raconte une histoire de force et de fragilité.
La fragilité des liens entre un père et une fille, celle de la rencontre amoureuse, ou celle du jeune migrant arrivé en France après une véritable odyssée, celle encore de la promesse d’une vie meilleure au-delà de la mer. Enfin, la fragilité d’un Etat qui détricote ses structures de soutien aux plus démunis, celle des gens qui résistent à leur façon à l’appel de l’indifférence en mettant en jeu leur propre sécurité, celle aussi des individus sensibles confrontés à l’inanité de l’existence.
Fond et forme sont ici un pari sur cette fragilité et sur ce qu’elle est capable de provoquer en nous, les spectateurs. Avec son esthétique propre à la caméra à l’épaule, ses images saccadées et des scènes où l’on suit les personnages gravitant autour de cette maison de quartier qui fait encore office de refuge, ce film nous montre aussi la force qui équilibre cette fragilité.
Nous pénétrons ainsi dans le T2 parisien d’un vieux garçon contraint d’accueillir un jeune migrant et vivons avec lui le bouleversement que provoque cette nouvelle compagnie, l’apprentissage de la solidarité et la possibilité d’une vie distincte qui se dessine pour les personnages, même la naissance de l’amour.