Double Foyer, Rien ni personne : focus sur deux premiers longs métrages français
Ils sont à l'affiche de nos salles depuis la fin de février mais sont très peu exploitées chez les distributeurs. Ni rien ni personne de Gallien Guibert et Double Foyer de Claire Vassé sont deux premiers longs métrages qui ne nous ont pas fait le même effet:
Rien ni personne
On boude notre plaisir devant ce film, sorte de resucée de Scorsese en mode hyperréaliste sans dramaturgie ni scénario qui tient debout...
Le petit monde des dealers de province en mode hystérique et nihiliste pourquoi pas ?
Le réalisateur filme comme personne les nuits de Saint Nazaire et ses égarés, mais le scénario brouillon patine dans un tourbillon d'invraisemblances....
Le héros fonce tête baisée dans toutes sortes de situations tordues et sans que l'on comprenne trop ses motivations...
Un dealer la nuit avec un un pistolet et un bébé braillard dans les bras, apparemment le bébé ne fait pas encore ses nuits et je pense qu'avec un vécu pareil il n'est pas prêt de les faire, le papa poule, donc, règle un marché de plusieurs centaines de milliers d'euros avec des méchants très méchants dans les docks nazairiens déserts....
Une navigatrice, au passé existentiel trouble et au très beau et très grand bateau, se saoule, Yo et Ho et une bouteille de Rhum, juste avant de traverser l'Atlantique avec un truand blessé et son bébé sans se poser trop de questions..... Saint-Nazaire/Saint-Barthélemy en voilier c'est trois semaines ... je dis ça, je dis rien...
Bref, une histoire et des personnages improbables que l'énergie sonore et pyrotechnique de la mise en scène, le trop rare Paul Hamy, la lumineuse Françoise Lebrun et la talentueuse Suliane Brahim ne peuvent sauver.....
A l'impossible nul n'est tenu.
Double Foyer
Critique de cinéma et romancière, Claire Vassé prend un joli contre pied avec son premier long métrage, qui sur un sujet a priori sociologique par son approche- un couple avec enfant vivent dans deux appartements différents sans être séparé- n'est pas ce que l'on croit être.
Claire Vassé prend ses distances avec la réalité sociologique et s'inscrit dans la même lignée décalée et poétique, de ce que faisaient Romane Bohringer et Philippe Rebbot dans L'Amour flou (2018).
Si les enjeux scénaristiques peuvent paraitre un peu minces, le film de Claire Vassé charme durablement par sa petite musique bien à lui, ...Et surtout le couple formé par un Max Boulbil dont la maturité va bien et une Emilie Dequenne toujours aussi flamboyante marque assurément les esprits..
Et les chansons d'Aldebert, bien connu pour ses titres pour la jeunesse font du bien au moral !