Festival de Cannes 2024- Le fil; Daniel Auteuil (notre critique)
Depuis qu’il a fait innocenter un meurtrier récidiviste, Maître Jean Monier ne ss'occupe plus de dossiers criminels.
La rencontre avec Nicolas Milik , père de famille accusé du meurtre de sa femme, le touche et fait vaciller ses certitudes. Convaincu de l’innocence de son client, il est prêt à tout pour lui faire gagner son procès aux assises, retrouvant ainsi le sens de sa vocation.
Daniel Auteuil cinéaste, sincèrement ca a jamais été notre truc: entre adaptation pépère et mollassonne de Marcel Pagnol ou comédie réac et sexiste on avait tendance à le voir préférer comme comédien.
ON était donc surpris de voir sa nouvelle réalisation présenté sur la croisette, même dans les très fourre tout séances spéciale mais on doit reconnaitre que Le fil, même s'il n'atteint pas non plus des sommets, est de loin son long métrage le plus interessant de ceux qu'il a réalisé.
Le fil est clairement un film de procès, un genre qui a fait particulièrement parler ces derniers mois après les succès d’Anatomie d’une chute ou du Procès Goldman.
Le fil est aussi une adaptation du recueil de nouvelles Au guet-apens : chroniques de la justice pénale ordinaire de Maître Mô, pseudonyme de Jean-Yves Moyart*., un recueil passionnant qu'on avait chroniqué ici même
Avocat très suivi sur Twitter et mort en février 2021 d’un cancer, Maitre Mo - Jean Yves Moyart à l'état civil- avait le sens du récit, de l’humour et une belle plume.
Autant l’avouer tout de suite : Le fil ne révolutionne pas le genre. Un an après la diffusion d’Anatomie d’une chute et du Procès Goldman sur la Croisette, le pari de concurrencer ces œuvres primées était osé.
Cependant, Daniel Auteuil n’a pas à rougir de son travail. Il propose un long-métrage maîtrisé qui se démarque par sa justesse, aussi bien dans son écriture que dans le jeu de ses acteurs.
Le récit montre la solitude de l’avocat, la dernière personne qui se tient aux côtés de l’accusé avec qui
il va devoir faire face à tous les autres.
Qu'une résolution (inattendue ?) à double coups, preuve irréfutable permettant à cette œuvre de prétoire de se distinguer du tout-venant du genre, viendra chambouler le spectateur dans sa position de juré.
Portrait d'un avocat de la défense dévoué en même temps que plaidoyer contre les convictions dans la procédure pénale , ce film de procès devant la cour d'assises qui s'articule autour de la parole de ses acteurs (tous dans la justesse d'interprétation), entretient le doute jusqu'à l'éventuelle condamnation votée dans la chambre des délibérés...
Réalisation et scénario assez classique pour ce film d’enquête et de procès qui sort de ses rails par sa belle inteprétation - notamment Gregory Gadebois dans un rôle pas évident et par un twist final plutôt bien amené.
LE FIL- de Daniel Auteuil
au cinéma le 11 septembre
Film présenté à Cannes dans la sélection Cannes Première et visible la semaine passée dans le cadre de l'opération Le festival de cannes s'invite dans les cinémas Pathé"
Avec Daniel AUTEUIL, Grégory GADEBOIS, Sidse BABETT KNUDSEN, Alice BELAÏDI, Suliane BRAHIM de la Comédie Française et Gaëtan ROUSSEL