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18 mai 2024

Rencontre avec la chanteuse Clarika pour son 9e album "Danser encore"

À 57 ans, la chanteuse célèbre ses trente ans de carrière avec « Danse encore ».

Un neuvième album sensible et mouvant qu’elle a écrit et composé en majeure partie seule.

Une première pour l’artiste qui se lance dans une nouvelle tournée qui s’annonce très dansante.

On a pu échanger au téléphone il y a quelques jour pour qu'elle nous explique les grandes étapes de ce nouvel album

Un album arrivé ( presque) par hasard

C’est toujours un peu le même processus quand je sors d’une épopée album, je repars à zéro à chaque fois. Je n’écris pas tellement entre les albums, parce qu’il y a les tournées, c’est une autre énergie.

J’ai aussi besoin de revivre des choses entre temps, mes albums sont assez personnels… Je ne sais pas écrire à la chaîne.   Mais ce qui est sur c'est que cest mon neuvième album, j’ai envie de changer du confort habituel.    

Premiers pas dans la compo

Peut-être par paresse, je n'avais jamais pensé à composer moi même avant cet album, il faut dire aussi que j’avais la chance de travailler avec des super compositeurs qui faisaient ça très bien, donc je m’étais habituée. Ça m’allait très bien, je faisais les textes. À un moment donné, je me suis mise un peu au clavier.

Pas en me disant « je vais composer », mais pour plutôt pour apprendre des chansons. J’ai acheté des petits claviers, j’ai regardé des tutos sur Internet, j’ai acheté des méthodes d’harmonie…

Je me suis auto formée. Et un jour, par accident, j’ai fait une mélodie sur un de mes textes. Je n’avais pas trop confiance, je me disais « tu l’as jamais fait », il y a ce truc de légitimité… Mais je l’ai fait écouter à Jean-Jacques Nyssen – avec qui j’ai beaucoup travaillé et en qui j’ai vraiment confiance – en me disant que peut-être on pourrait retravailler dessus ensemble.

Il m’a dit : « Vas-y, c’est chouette ! » Je pensais que j’aurais juste une chanson de l’album sur laquelle j’aurais composé la mélodie mais, de fil en aiguille, ça a libéré un truc et j’en ai écrit une, deux, trois… puis dix.".

 

Pas de différence énorme avec la façon d'écrire des textes

 Je pense que je n’ai pas radicalement changé ma manière d’écrire. Après, certaines chansons se sont plus imbriquées dans la création avec la musique. La musique m’a parfois aidée à trouver les mots, alors qu’en général je donne plutôt les textes au compositeur, ils sont aboutis. Je fais rarement des chansons sur les musiques. Donc, c’était un peu différent, et c’était une nouvelle émulation qui était assez agréable à vivre

Le film conducteur de la danse  pour sortir du chaos

Ce n’était pas conscient. Je pense qu’il y avait une espèce d’enfermement, mais je ne l’ai pas écrit dans cette perspective-là. Pour moi, c’était plus général. C’était plus : « Le monde est dans le K.O. et l’espace d’une nuit, on met le voile sur tout. C’est une parenthèse et on se dit que ça n’existe pas. »

En cherchant le titre de l’album, il n’y avait pas d’évidence qui apparaissait. J’ai demandé à une de mes filles d’y réfléchir aussi, pour voir. Sans se concerter, c’est le premier titre qu’on a sorti toutes les deux. Il y a pas mal de chansons, comme « Salut Luc », « Isadora », où on danse. J’ai su que c’était celui-là !

Quitter l'organique pour l'électro

Ça s’est fait naturellement, avec les compositions que j’ai amenées. Par exemple, « Ce soir je sors » était déjà pré-arrangée, j’avais envie de cette couleur-là. Les autres morceaux se sont construits sur cette esthétique. J’étais aussi dans cette idée de nouveauté, d’aller explorer d’autres choses moins organiques.

C’est une décision qu’on a prise avec Fred Pallem. On a l’habitude de travailler avec plein de musiciens, et là on a fait une petite équipe resserrée pour enregistrer en dehors de Paris. On a passé une dizaine de jours dans un studio du côté de Niort, dans un parc. Faire les choses de cette manière-là, c’était aussi une nouvelle manière d’aborder les titres. Je ne renonce pas définitivement aux instruments acoustiques, mais c’est mon neuvième album, j’ai envie de changer du confort habituel.  L’habillage est surtout venu de la composition, qui était sur des claviers, assez simple. Fred Pallem était attaché à ça, il ne fallait pas que la technique prenne le dessus. De toute façon, je n’avais pas assez de maîtrise pour ça, mais finalement ça sauve : tu es obligé d’aller à l’essentiel !

Sur scène, comment ça va se passer au niveau des arrangements  ?

Ça va se passer… bien, j’espère ! (rit) Sur scène, ce qui est chouette, c’est que tout est possible. On peut tout s’autoriser. L’album étant, entre guillemets, plus électro, on va s’autoriser des choses moins organiques. Mais les musiciens sont tous multi-instrumentistes, donc on va faire un mélange entre des basses un peu plus électro et des sons plus organiques. Ils ont chacun beaucoup de potentiel, donc on maximise !

La chanson,vecteur d’engagement.?

  Il y a une chanson un peu particulière sur l’album : « Ce jour-là », qui parle du massacre des Algériens par les autorités françaises le 17 octobre 1961. Pourquoi avoir choisi ce sujet ?

C’est un crime d’État qui n’est pas encore reconnu comme tel, mais dont on commence quand même à signifier l’existence. Cette histoire m’a toujours touchée. J’ai un ami d’origine algérienne qui, de par son histoire personnelle, m’en parlait souvent. Tous les 17 octobre, il va sur le pont Saint-Michel. Je connaissais bien cet évènement et j’avais envie de faire quelque chose dessus. Je me suis beaucoup documentée pour ça.

 30 ans de carrière, quel bilan?

Le bilan, dans ce monde de la musique en pleine mutation, c’est que je vois l’aspect plutôt très positif d’être encore là. Je suis contente d’avoir encore de l’inspiration, parce que c’est la base. À chaque album, on ne sait jamais comment ça va se passer. Et je suis contente d’avoir fidélisé un public ! Je n’ai jamais eu d’énormes tubes, mais c’est pas mal aussi d’avoir fait les choses petit à petit, d’avoir un crédit dans ce métier, d’avoir un petit public qui a grossi, qui se renouvelle… Et ça, c’est plutôt réconfortant, même si rien n’est acquis. Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunisme, mais j’ai la chance d’être là et d’avoir installé quelque chose.

 "La vie, je la préfère en chantant » vous aussi?  ' Extrait de fermer les yeux? …
J’aime la vie même sans chanter, mais la chanson est un moyen magnifique de dire des choses, les plus tristes et les plus joyeuses. J’aime son côté populaire, dans le bon sens du terme. L’idée que mes chansons vont toucher tous types de gens, qu’elles ne soient pas réservées à un public précis. Je n’aime pas les cases, dans la chanson. Des fois, elle est un peu snob, moi j’aime son côté kitsch !

La chanson, ça peut être aussi ça, un vecteur d’engagement. Comme avec la chanson « Bien mérité ». On peut dire des choses sociétales, on n’est pas toujours axé sur son nombril. Mais il faut que je me sente légitime pour le faire. J’ai des avis sur tout, comme tout le monde, mais de là à en faire des chansons intéressantes… Il faut trouver le point de vue.

Retrouvez notre chronique de l'album Danser encore :

http://www.baz-art.org/2024/04/clarika-danse-encore.html

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