[Critique] A son image, la Corse insaisissable de Thierry de Peretti
Après avoir brillamment enquêté sur un scandale d'état Thierry de Peretti signe son grand retour en Corse avec À son image, inspiré par un roman de Jérôme Ferrari et présenté à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes.
Un film qui sort dans moins d'un mois en salles et qu'on avait découvert au Comoedia en juin dernier dans le cadre de la rétrospective de la quinzaine
On se souvient du roman de Jérôme Ferrari ,Goncourt 2012
Un mélange de réflexions sur l'image, sur la mort, sur l'engagement spirituel ou politique, sur la fascination des guerres et de la pérennité illusoire des choses et des êtres, sur la difficulté de rendre compte sans voyeurisme et complaisance.
Un peu avec la même façon de mettre en scène qui lui appartient, À son image mêle des fragments de réalité et de fiction pour faire revivre les combats politiques corses dans les années 1980 et 1990.
Troublante idée que celle d'appuyer le récit sur le décès d'une jeune photographe de presse, introduisant d'emblée le concept de l'éphémère entre l'image instantanée captée et la mort.
Un film basé autour d'un personnage troublant et insaisissable d'une femme happée par la passion de l'image.
Ce portrait d’Antonia entre sphère de l’intime et une cause politique qui la relègue parfois à un rôle de personnage secondaire laisse entrevoir une réflexion fine- mais parfois qui manque d'incarnation et de force- sur la Corse, la photo et la violence.
À son image sort en salles le 4 septembre 2024.