Appels en absence : Comment vivre après un attentat ?
L'après-attentat a nourri la fiction du film Au revoir Paris à Vous n'aurez pas ma haine en passant par La légèreté de Catherine Meurisse (et bien d'autres titres). Dans Appels en absence, il ne s'agit pas d'attentats ayant lieu en France mais à Oslo et sur l'île d'Utoya le 22 juillet 2011.
Nous sommes en automne 2011, le point de vue adopté est celui de Rebekka, une adolescente, profondément marquée par l'évènement même si elle ne connait personne parmi les jeunes victimes. Ce jour là, elle a attendu de loin des bruits et vu de la fumée et il n'y a pas un jour sans qu'elle soit replongée en arrière. Graphiquement cela se traduit par des pages ou des bulles colorisées entièrement en rouge et qui tranchent avec le reste.
Alors que la rentrée a eu lieu, Rebekka perd de plus en plus pied, ses cauchemars sont fréquents, elle tente de se renseigner, d'en parler ou au contraire d'oublier mais rien ne marche, son obsession et sa peur prennent de plus en plus de place.
Nora Dasnes, l'autrice d'Appels en absence, avait 16 ans en 2011, son ressenti a fortement nourri son récit. Elle pose à la fois avec pudeur et force la question de comment surmonter le traumatisme lorsqu'on n'est qu'une victime par procuration.
Appels en absence, Nora Dasnes, Casterman, mai 2024.