Au cinéma: «Les Fantômes» de Jonathan Millet
Les fantômes Jonathan Millet
Un espion est toujours seul car il doit mentir à tout le monde. Sauf à lui-même.
Intense vie quotidienne et chaotique de l'agent d'une cellule secrète chargée de retrouver des criminels de guerre syriens.
Hamid traine la douleur de ceux qui sont loin de chez eux. Hamid ne sait même plus comment il a survécu aux prisons syriennes et à son terrible périple pour arriver jusqu'en Europe. Pourtant il ne les a pas oublier, sa vie est remplie de fantômes, douloureuses victimes du régime assassin de Bachar el-Assad.
La tâche d'Hamid est difficile, à l'aide d'une photo floue, il arpente les rues, les bibliothèque, les bars, les chantiers de Strasbourg et de ses environs pour retrouver la trace de son tortionnaire.
Tous les sens en éveil, Hamid se rapproche de plus en plus d'un homme qui ressemble à son geôlier.
Un film d'espionnage sans esbrouffe, sans cascades ni pyrotechnie, mais aussi prenant qu'une " Jamesbonderie ".
Une réalisation sèche toute en lumière froide, une mise en scène qui suit au plus près les réactions de son héros.. La caméra de Jonathan Millet ne quitte jamais Hamid dans son quotidien cru et réaliste.
Un grand film prenant et surprenant qui doit aussi beaucoup au formidable Adam Bessa, un jeune acteur fiévreux et magnétique que nous suivrons absolument.