Critique : Girls Will Be Girls- le cinéma indien marque les esprits
Mira, a 16 ans. Elève brillante, et donc forcément jalousée, d’une école formant les élites du pays dans une ambiance stricte et traditionnelle, elle voit son cœur s’emballer pour un de ses camarades, venu de Hong-Kong.
Tout son petit monde va s’en trouver bouleversé, notamment la mère de Mira dont les relations pour ce jeune homme seront aussi ambigues que déroutante.
Quelle année faste que 2024 pour le cinéma indien !
Après All We Imagine as Light de Payal Kapadia (premier film indien en compétition à Cannes depuis… 30 ans et reparti avec le Grand Prix du Jury) et Santosh de Sandhya Suri lire notre chronique ), sort cette semaine Girls Will Be Girls
Avec son intrigue qui se situe à la fin des années 1990, Girls will be Girls est un nouveau coming of age mais dépasse ce cadre a priori banal pour s'imposer comme le portrait sans fard d’une jeunesse déboussolée, entre besoin cruel de reconnaissance et volonté d’émancipation.
Mis en scène avec soin ( à noter le beau travail sur les couleurs de la cheffe opératrice taiwanaise Jih-E Peng) Girls Will Be Girls est une exploration puissante et réaliste de l’adolescence au féminin
Preeti Panigrahi incarne avec aisance la jeune fille cultivant, comme souvent à l’adolescence, une bonne dose d’audace et de timidité.
La réalisatrice y sonde avec acuité ladynamique mère-fille entre solidarité et rivalité, dans un univers où mine de rien la société patriarcale en prend subtilement, mais frontalement pour son grade.
A noter que la réalisatrice a écrit le scénario en 2018, en s'inspirant de ses propres expériences de jeune fille dans son école de Vadodara (dans l’État du Gujarat) et de la série de livres d'Enid Blyton (l’autrice des Oui oui ! et des Alice !), Malory Towers et St. Clare's.
Une belle curiosité de cette fin d'été 2024.