« After »Anthony Lapia : critique du film
Une nuit, un club techno. la jeunesse danse comme si demain n’existait pas, la musique emportant tout sur son passage.
Quand Félicie rencontre Saïd, elle l’invite à poursuivre la soirée chez elle, en after.Matière sobre et fluide, le premier long-métrage du réalisateur français sur le milieu techno parisien émeut autant qu’il obsède. After ou comment filmer la fête puis le retour à la maison et les discussions de 5 heures du matin entre deux personnes à priori opposées, une avocate et un chauffeur Uber.
Des séquences intimes dans lesquelles les comédiens Majd Mastoura et Louise Chevillotte donnent pleine mesure de leur talent.
Immersion totale dans une fête techno underground pour un premier long métrage d’Anthony Lapia énergique et néanmoins teinté d’une mélancolie générationnelle.
Anthony Lapia a bricolé After avec 60 000 euros.
On est parfois déroutés devant ce film minimaliste et radical propulsant le spectateur en plein cœur d’une communauté échangeant fugacement au bar et au fumoir, s’évadant dans un espace-temps condensé en un lieu et une nuit.
Mais rendons grâce à ce premier long-métrage d’Anthony Lapia qui sait faire preuve d’audace autant sur le plan visuel que narratif.
Balançant entre captation documentaire (la fête) particulièrement réussie, électrisante au rythme des morceaux remixés par Panzer, avec une caméra qui ne lache pas les visages de ses protagonistes pendant des scène de danse qui ne sont pas loin de la transe, et en contrepoint une fiction sous-tendue d’idéologie et de ressenti du parisien contemporain dans un rythme totalement différent.
After se révèle un film-expérience séduisant échappant à une narration classique. Un film qui connecte des images et des sensations dont la fête n'est finalement que la toile de fond et qui conjugue corps et esprit dans une démonstration nocturne galvanisante et dense.
Rédacteur : Philippe H
After - Un film d'Anthony Lapia
POTEMKINE- en salles le 25 septembre 2024