Théâtre à Lyon : La Chambre rouge (fantaisie) Marie Dilasser, Michel Raskine
Le metteur en scène et ancien directeur du théâtre du Point du Jour Michel Raskine redevient acteur pour la création, aux Célestins, de Ma Chambre rouge (fantaisie), qu’il a commandé à sa complice autrice Marie Dilasser.
Depuis sa "chambre rouge" coupée du monde, il remonte sur scène et regarde dans le rétro avec gourmandise : la vieillesse, l’amour, l’adolescence mais aussi l’avenir sont au cœur de cette création. Un remède à l'isolement.
Moi, c'est Michel, non pas moi, lui, ce bougonnant sexagénaire qui arrive sur scène. La scène et Moi, un homme dans un cube rouge, " una camera rossa", comme un refuge pour faire le point existentiel de toute une vie.
Une antre pour oublier les mauvais coups de l'existence et les mauvais corps de l'amour. Ha l'amour ! La grande affaire de Moi, qu'il soit sentimental, sexuel ou maternel.
Oublier le dernier amour laissé sur le bord de la route, ne plus se consacrer, égoïstement, qu'à soi-même et observer ce vieux corps qui craque, grince, s'effrite et dégringole.
Mais c'était sans compter ce jeune messager de L'autre, qui par ses lettre laisse ouvertes les fenêtre sur le monde de dehors. Ni sans compter sur cet impromptu d'Ado, qui comme un chaton malicieux vient mordiller le vieux matou sur son coussin protecteur. L ado, image d'un passé révolu et d'un futur sans Moi.
Michel seul dans sa chambre pense, danse et se panse.
Spectacle en prose, en poésie et en danse. Spectacle de cabaret, intime, cru et tendre, très tendre, car comment ne pas aimer Michel, ce faux atrabilaire.
Il y a tout sur la petite scène de La Célestine. En à peine plus d'une heure, Michel Raskine nous emmène loin, très loin dans la vie d'un homme. Un homme très proche de lui, donc de nous.
Michel, misanthrope d'avoir trop aimé, découvre qu'il existe peut-être une nostalgie heureuse.
Michel Raskine à la Célestine c'est la quintessence du théâtre lyonnais sur scène.