JULIETTE AU PRINTEMPS de Blandine LENOIR en DVD/BRD/VOD le 15 octobre
De Paris, Juliette débarque chez son père pour quelques jours. Fuir la vie tumultueuse ? Se reposer ? Toujours est-il qu'elle est la bienvenue chez son papa, même si celui-ci ne l'attendait que le lendemain.
Dans le petit appartement qu'il habite seul, elle retrouve sa chambre telle qu'elle l'a laissée. Y flotte comme un brin de nostalgie. Dès le lendemain, elle va rendre visite à sa soeur, Marylou. Mariée, 2 enfants et aide-ménagère, ses journées sont bien remplies d'autant plus qu'elle doit ruser pour passer du bon temps avec son amant.
Réalisatrice remarquée pour de beaux portraits de femmes souvent en rébellion contre la société ou l'institution ( Aurore, Annie Colère), Blandine Lenoir adapte pour la première fois un scénario qui n'est pas le sien, en s'inspirant de la la bande dessinée Juliette, les fantômes reviennent au printemps de Camille Jourdy- qui avait déjà fait l'objet d'une autre transposition réussie d'une de ses BD avec Rosalie Blum il y a quelques années mais reste dans sa volonté de faire du cinéma à la fois populaire et féministe qui fait sacrément du bien.
L’un des sujets de JULIETTE AU PRINTEMPS ,c’est la dépression. Après la ménopause dans AURORE, puis l’avortement dans ANNIE COLÈRE, la réalisatrice s' attaque à nouveau à un sujet costaud, voire tabou. Mais loin du film à thèse, elle signe ce faisant une très jolie chronique familiale douce-amère et romantique...
Où l'on fait connaissance avec Juliette, jeune parisienne d'adoption, frêle, fragile et hypocondriaque, qui vient, pour un temps, s'installer chez son père.
Et on s'attache très rapidement aux personnages dont on partage les inquiétudes et le grain de folie.
Ce portrait doux et sensible tire évidemment sa grande tendresse de la BD dont il est adapté, encore fallait il réussir à retranscrire fidèlement ce ton
Izïa Higelin, Sophie Guillemin, Jean-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky, Salif Cissé, Éric Caravaca, Thomas De Pourquery et Liliane Rovère constituent l'ossature d'un casting tres réussi de ce film sensible, très doux, gentiment hybride, oscillant entre des séquences délicates et des séquences plus enlevées, qu’elles soient sensuelles ou carrément comiques.
C’est précisément ce qui fait tout le sel du film de Blandine Lenoir : s’il brille souvent par ses réparties qui font mouche, ses dialogues savoureux et ses situations gentiment cocasses.
Si JULIETTE AU PRINTEMPS est un film choral, récit familial oblige, il n’en est
pas moins porté par le personnage de Juliette, Izïa Higelin.
Un choix qui relevait du pari au départ, au vu de son tempérament solaire, extraverti, à l’opposé de celui de
Juliette mais qui est relevé haut la main, tant la comédienne chanteuse fait preuve d' une grande sensibilité, la force et la fragilité réunies, à l'image du film tout entier, souvent sur un film ténu entre fantaisie et émotion.
BONUS :
- De la BD au film : livret de croquis inédits, dessins préparatoires et photogrammes
- Le film commenté par Blandine Lenoir
- Scènes coupées