Critique du film- The substance: miroir, mon laid miroir...
The substance, second long-métrage à ce jour de Coralie Fargeat (Revenge), s’impose comme une réflexion contemporaine sur la quête de la jeunesse éternelle, le culte du corps et les dérives de l’industrie hollywoodienne.
Cette utilisation du corps comme un instrument de critique rappelle également les œuvres de David Cronenberg, où la métamorphose et la fragmentation de l’identité à travers la chair sont des thèmes récurrents.
On ressent cette influence massive de David Cronenberg mais The Substance a bien plus à offrir qu'une revisite de gore grand-guignolesque.
Fargeat pousse aussi son concept tellement loin qu’il en devient parfois hilarant tellement ça devient gros- certains rires de malaise sont possibles- mais le tout s’inscrit pleinement dans sa démarche, même si on peut regretter pour autant les gros traits pour dessiner tous les personnages masculins.
De par cette radicalité formelle, The Substance parvient à témoigner de l’injonction à la beauté, au sacrifice de l’âme par le corps, pour répondre aux demandes fétides d’une gente masculine directrice, pour répondre à une demande consumériste où la matière première est le corps des femmes et leur jeunesse.
The Substance va au-delà d’une simple critique, poussant le dégoût à l’extrême en recourant aux mêmes méthodes de communication que celles utilisées pour réifier le corps des femmes.
Revenge, était déjà un réquisitoire contre le monde machiste, mais ici la réalisatrice française va plus loin, jusqu'à ce que tous les spectateurs du film soient complètement submergées par la souffrance qu’elles ont sous les yeux, transformant la monstruosité de notre société de l'image en une overdose de monstruosité.
Pas forcément des plus subtils mais assurément efficace et percutant !!
THE SUBSTANCE
Réalisé par Coralie Fargeat
Avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid
en salles le 6 novembre 2024