Critique- Eephus. Le dernier tour de piste : la beauté du geste
Nouvelle Angleterre . Deux équipes de baseball amateurs viennent jouer pour une confrontation finale sur un terrain marqué pour le démantèlement
Eephus suit la tradition des grands films de baseball. Mais sa mélancolie douce-amère et amourachée fera rire les amateurs de baseball et les agnostiques.
Carson Lund, directeur photo-devenu-réalisateur, déploie ici tout son art de la lumière dans un hommage senti au dévouement de ses personnages pour l’art de la balle.
Bien que le film soit structuré comme un match de baseball, le film va vite se concentrer sur ce qui est important : les gens qui jouent, et ceux qui les regardent jouer, véritable nerf de la guerre de cette comédie mélancolique et touchante.
Le plaisir du premier long métrage du réalisateur et co-scénariste Carson Lund est de comprendre comment les contempteurs du sport passent à côté de l’essentiel; et que pour ceux qui sont épris du sport, ce qui compte ce n'est pas la compétition ou le score, mais bel et bien sa beauté secrète.
L'indifférence du résultat final sera d'autant plus prégnante qu'ici seul compte les couleurs des tuniques et les marques sur les trognes de ces joueurs de pacotille.
Les casques, les canettes de bière, les railleries et les balles courbes volent de toutes parts dans cette ode empathique et somptueusement photographiée à la passion dévorante qui unit les sportifs du dimanche.
Carson Lund est l’un des membres fondateurs de Omnes Film, il est notamment le chef opérateur des films de Tyler Taormina dont NOËL À MILLER’S POINT.
EEPHUS, présenté à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes en 2024 est le premier long métrage du réalisateur Carson Lund.
Eephus. Le dernier tour de piste de Carson Lund, sortie le 1er janvier, Capricci Films (1 h 38)