Quiet life- Critique : Le syndrome de résignation, mode d'emploi
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Lorsque Sergei et Natalia sont contraints de quitter leur Russie natale avec leurs deux filles, ils se réfugient en Suède pour demander l’asile politique.
Lorsque celui-ci est rejeté, Katja sombre dans un coma mystérieux, plongeant ses parents et sa sœur dans l’angoisse la plus totale…
Ce mystérieux coma, qui porte un nom bien précis : le syndrome de résignation…
Alexandros Avranas choisit avec Quiet Life de mettre en lumière un phénomène médical encore méconnu, observé depuis deux décennies en Suède, et appelé le syndrome de résignation. Il s’agit d’un trouble plongeant certains enfants réfugiés dans un état catatonique, accablés par des années de peur et de traumatisme.
Ce syndrome fut identifié à la fin des années 1990 en Suède, les premiers cas concernaient des enfants fuyant l’ex-Union soviétique et l’ancienne Yougoslavie.
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Le réalisateur s’est beaucoup documenté sur le sujet, rencontrant deux grands spécialistes du syndrome . Reconnu officiellement comme une maladie en 2014, le syndrome de résignation est donc un mécanisme de protection post-traumatique
Le réalisateur en tire un drame kafkaïen sur l’intégration des réfugiés dans les pays démocratiques et traite cela de façon très clinique, très froide avec une réalisation qui vire quasiment à la dystopie dans sa dernière partie.
Le silence et l'austérité sont de rigueur et nos quatre comédiens de manifester d'un talent manifeste pour compenser l’absence de dialogues par l’expression de leurs visages et leur gestuelle.
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La mise en scène glisse, petit à petit, vers une atmosphère de science-fiction, entre conte inquiétant – toutes les petites filles s’endorment pour échapper à l’insensibilité administrative – et fable orwellienne, où il s’agit de résister, de trouver lumière et solidarité.
Une approche un peu trop froide pour laisser l'émotion envahir le spectacteur mais assurément interessant et intelligent.
Quiet Life, d'Alexandros Avranas, avec Chulpan Khamatova, Naomi Lamp, Grigoriy Dobrygin, 1 h 39.
En salles depuis le 1er janvier 2025