Carnet de Londres : pour (re) découvrir Lorenza Mazzetti, la créatrice du Free Cinema
«Bruits d’hommes, grincements, enfants, poulies, tout cela interrompu par la sirène sourde des bateaux qui passent et des péniches qui envahissent le fleuve, chargées de marchandise. Je m’appuie sur le muret et je vois les grues à l’œuvre tandis qu’elles prennent les sacs sur les péniches et les portent à l’intérieur des maisons numérotées qui m’avaient effrayée la veille au soir. C’est un concert magnifique de sons et de cris. Mes deux acteurs, sourds et muets, ne l’entendront pas et le monde bruyant se taira devant leurs regards. Qu’est-ce que je veux dire avec tout ça?»
Focus sur l'écrivaine, peintre et réalisatrice italienne Lorenza Mazzetti avec ses Carnets de Londres paru aux éditions La Baconnière
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Si Lorenza Mazzetti a vécu une enfance troublée par l’Histoire comme elle le romance dans Le Ciel tombe, elle rebondit avec fracas en partant étudier à Londres après-guerre sans un sou en poche.
Mazzetti y fait la connaissance de Lindsay Anderson avec qui elle devient une avant-
gardiste du cinéma anglais ; elle crée avec deux autres réalisateurs le Free cinema en 1956, un cinéma singulier qui s’intéresse au jazz, à la rue, aux ouvriers et à la vision des réalisateurs indépendants dans le monde entier.
Son expérience londonienne est relatée dans le livre paru en français en janvier 2025 aux Éditions La Baconnière sous le titre Carnet de Londres.
Ce Carnet de Londres nous apporte à la fois un témoignage essentiel de cette époque mal connue en France et une leçon de résilience et de création.
Arrivée à Londres, elle finit rapidement son petit pécule, frappe à la porte d’une école d’art, force l’entrée en se présentant au directeur au culot.
Elle empruntera ensuite le matériel nécessaire pour filmer, montera une adaptation de La Métamorphose de Kafka (à une époque où il était encore peu connu) et enverra la facture au directeur de l’école. L’Audace, la force et un courage hors norme portent cette jeune fille traumatisée au faîte de la création anglaise.
Lorenza Mazzetti (Rome, 1927–Rome, 2020) était écrivaine, réalisatrice et peintre. Après une enfance passée en Toscane, ayant échappé avec sa sœur au massacre de Rignano dans lequel périrent sa tante et ses cousins, elle part à Londres où elle fréquente la Slade School of Fine Art. En volant du matériel à l’école, elle réalise son premier film qui anticipe le Free cinema, fondé au milieu des années 1950 par Lindsay Anderson, Tony Richardson, Karel Reisz et Lorenza Mazzetti elle-même. Elle est aujourd’hui redécouverte par les milieux du cinéma et ses films ont été remasterisés et publiés en DVD dans la prestigieuse collection BFI National Archive. Ils sont montrés dans différents musées (dont le Moma de New York) et à l’occasion de soirées de projection
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Après une enfance et une adolescence marquées par le fascisme et le nazisme, Lorenza Mazzetti s'exile à Londres. Elle finit rapidement son petit pécule, frappe à la porte de la Slade School of...
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