Critique d'album : "De l’autre côté" : Laura Cahen, enifn du côté de la force??
Dans son premier album, Nord, en 2017, Laura Cahen explorait les racines éparpillées de sa famille.
Dans le suivant, elle décidait de braquer le projecteur sur elle-même, à travers des textes intenses et personnels.
Et elle a pris la sage décision d’exposer sa voix plus avant encore.
L’ambivalence de Laura Cahen est d’incarner à la fois une figure bien ancrée dans son époque tout en cultivant un imaginaire romantique et tourmenté, bien dans la manière de la littérature du XIXe siècle.
Une exaltation qui la pousse à rechercher l’extase, à abolir ses frustrations dans une quête effrénée d’idéal.
Laura Cahen amplifie les espoirs placés en elle. Elle n’a bien sûr rien perdu de sa délicatesse et de sa douceur mais semble plus affirmée, plus frontale, moins métaphorique sur son troisième album, De l’autre côté (PIAS), même si les accents lorgnent autant vers l'incandescence que la poésie.
Pour le tisser, elle est allée voir de l’autre côté de la Manche, au pays de la pop qui l’a tant inspirée.
Elle a choisi d’y travailler avec le réalisateur et multi-instrumentiste Mike Lindsay et y a trouvé une co-compositrice de haute volée, Josephine Stephenson.
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Ensemble, ces trois complices ont signé un disque qui fait la part belle à une instrumentation organique, aux accents délicieusement rétrofuturistes.
Sur fond de dystopie, elle y narre le parcours de deux amoureuses en résistance, dansant sous les bombes en attendant le déluge.
Avec, en majesté, la voix haut perchée de Laura Cahen qui évoque parfois le timbre de Kate Bush , tout comme son excentricité.
Si elle se défend d’être une militante de la cause féministe, elle évoque le sujet des violences conjugales dans ses textes.
Elle se sent des affinités d’écriture avec Bertrand Belin, sorte de grand frère avec lequel elle a essayé de chanter en duo.
Laura Cahen ne craint pas d’être elle-même, ce qui confère une véritable félicité à ce disque capiteux et évanescent à la fois.
Avec en son cœur un plaidoyer pour l’égalité et la préservation de l’environnement.
Dans toutes les acceptions du terme, de l’être aimé à la planète entière, avec gourmandise et énergie.
Plus vraiment une promesse, Laura Cahen n’est pas encore tout à fait une confirmation. Ce qui ne saurait tarder étant donné la qualité de ce troisième disque.