[CRITIQUE] L'Attachement: J'en appelle à la tendresse
Sandra, une libraire célibataire de trente huit ans refuse toute subordination à l'homme et aux conventions de la société.
Une femme apparemment libre dans sa tête, libre dans son corps, qui d'une amitié désintéressée va soutenir son voisin Alexandre qui vient de perdre sa compagne en couche, et se retrouve seul avec un bébé et le fils de la défunte.
Petit à petit, Sandra s’attache à cette famille en état de recomposition…
Adapté d’un roman d’Alice Ferney, qui ne nous avait pas totalement emballé à sa sortie le nouveau film de Carine Tardieu est une immense réussite vibrante d'émotions en tous genres.
Il faut dire qu'on aime beaucoup le cinéma de Carine Tardieu, et notamment son précédent long métrage, le très très beau Les Jeunes Amants il y a quelques années.
Une naissance, une mort : d’entrée, le nouveau long métrage de Carine Tardieu frappe au cœur.
il chronique, au gré d’un récit à ellipses couvrant peu ou prou deux années, la naissance de sentiments imprévus, et montre surtout l'apprivoisement inattendu et réciproque entre une solide quinquagénaire à l'instinct maternel atrophié et un gamin de 7 ans curieux mais meurtri par une épreuve terrible.
Plus que l’attachement, mis en avant par le titre du film le film met sublimement en avant les liens de tendresse entre tous les personnages. Cela va au-dessus de la jalousie, de la compétitivité.
Et sans dogmatiser, il montre que la famille c’est aussi ça : des liens au delà des liens du sang, de fins peu saisissables, changeants, mais profonds et inaltérables.
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D’une délicatesse infinie, tout en non-dits et en intelligence, ce drame solaire permet à Valéria Bruni Tedeschi d’explorer de nouveaux territoires, d’échapper aux archétypes et de cueillir le spectateur au détour d’un regard, d’un sourire, d’un mot bien choisi.
Elle est absolument bouleversante comme elle l'a rarement été.
Autour de sa remarquable comédienne principale, Carine Tardieu emmène le reste de sa troupe d'une grande justesse égale – Pio Marmaï, Vimala Pons, Catherine Mouchet et Raphaël Quenard – avec un art consommé de la douceur et de la tendresse .
L'Attachement embarque le spectateur dans un tourbillon de sentiments exacerbés dont une distribution haut de gamme restitue toute la nuance.
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