[CRITIQUE] La cache, un scrapbook tendrement et joyeusement mélancolique.
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Comment vivre l'après ? Dans cette famille un peu juive, un peu catholique, pas mal marxiste et beaucoup bohème, l'après guerre sera ensemble contre vents et marées.
Dans un grand appartement du très chic septième arrondissement de Paris, quatre générations affrontent le monde en ébullition du mois de mai 1968 sous le regard curieux d'un garçonnet de huit ans.
Un temps arrêté où le jeune Christophe va emmagasiner des souvenirs, entre une arrière grand-mère ancienne danseuse à Odessa, un grand père à jamais éteint par les rafles de 1942, une grand-mère écrivaine et femme de tête, un père et deux oncles qui feront bientôt parler d'eux comme sociologue, linguiste et artiste plasticien.
Autant vous dire qu'à leur contact, le petit bonhomme en apprend plus qu'à la Communale.
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" La cache " ou la vie mode d'emploi selon Christophe Boltanski (merci Georges Pérec ) prix Femina mérité en 2015. "La cache " roman adapté avec audace, car réputé inadaptable, par Lionel Baier, un réalisateur suisse que l'on aime beaucoup à baz'art, ( " La dérive des continents " c'était lui et c'était chouette ).
Le grand appartement devient une ile, une forteresse porteuse de l'Histoire familiale face à l'au-dehors avec lequel la tribu à beaucoup de mal à s'adapter.
"Il est interdit d'interdire ", " La chienlit c'est lui ", " Sois jeune et tais toi ", " L'imagination au pouvoir ", concentré sur un mois de vie de la famille Boltanski, le film de Lionel Baier devient un collage soixante-huitard pop et coloré.
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Un scrapbook tendrement et joyeusement mélancolique.
Un moment de rêve suspendu, comme lorsque l'on se plonge dans de vieux recueils du journal de Spirou retrouvés dans le grenier d'une maison de vacances.
Et le plaisir et l'émotion de voir Michel Blanc en médecin entouré de sa famille dans le cadre tendu de mai 1968, comme un ultime adieu du talentueux acteur, disparu le 3 octobre 2024.
Bourré d'émotion brut et d'humour politiquement désabusé, " La cache " est un beau d'amour humaniste.
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