The gazer: le thriller paranoiaque et singulier de Ryan J. Sloan
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Frankie se perd dans les méandres du temps, la faute à une dyschronométrie, maladie rare qui ferait passer la mémoire d’un poisson rouge pour de l’hypermnésie. Ce qui n’aide pas à subvenir aux besoins de son quotidien…
Sorti en salles mercredi dernier, The Gazer attire l'attention ne serait ce que par ses conditions de tournage, puisqu'on sait qu'il a été écrit et tourné pendant le Covid, seulement les week end pendant plus de deux ans en pellicule et en 16 mm .
Au delà de ce particularisme lié à ses conditions de tournage, ce film profondément singulier s’attaque aux nerfs de ses spectateurs en doublant le compte à rebours d’un personnage qui malaxe les codes du polar paranoïaque prompt .à observer le monde comme un chaos désaxé où il faut malgré tout trouver sa place.
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The Gazer n’a de cesse de distordre les choses, de vouloir nous placer dans le même effet de désorientation que son personnage principal.
À peine croit-on savoir où l'on est, reconnaître l’univers urbain new-yorkais du nouvel Hollywood, on pense à Martin Scorsese ou encore pas mal au cinéma d’Abel Ferrara ou des frère Safdie qu'on se retrouve du coté d'un David Cronenberg, bref, dans un espace-temps mental où la rationalité n’est qu’un trompe-l’œil.
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The Gazer s'emballe parfois, nous paume en chemin, croule parfois sur les références, mais a l'honnêteté de mettre le doigt sur une maladie mentale terrible (la dyschronométrie, à savoir le fait de n'avoir aucun sens du temps qui passe, pas très courant mais évidemment très efficace en matière de thriller.
The Gazer, du cinoche fait à bout de bras, réalisé sur plusieurs années mais avec une vision sacerdotale du cinéma s’inscrit avec une certaine justesse comme un élément d’un nouveau cinéma indépendant américain.