QUERER (Espagne) - Une série indispensable pour prouver la réalité d'un viol
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Après 30 ans de mariage et deux enfants, Miren quitte son domicile et porte plainte contre son mari, à la surprise générale de leur famille et entourage. Ses accusations graves obligent ses fils désormais adultes à choisir entre croire leur mère et soutenir leur père qui clame son innocence.
Prouver la réalité d'un viol est difficile. Lorsque l'agresseur est le mari, le père de ses enfants, remporter un procès semble impossible.
Partiellement tournée en huis clos, cette série espagnole, qui a remporté le Grand Prix au festival Séries Mania 2025 aborde la difficulté de regarder en face les abus commis par un proche, surtout lorsqu'il n'y a aucune preuve.
Portée par les prestations justes et poignantes d’un casting épatant, Querer réunit Nagore Aranburu (Patria), Pedro Casablanc (Mentiras Pasajeras), Miguel Bernardeau (Elite) et Iván Pellicer (Elite) dans les rôles principaux.
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C'est la parole de la victime contre celle de l'agresseur présumé. Et la série laisse la possibilité au spectateur de tirer sa propre conclusion en se plaçant dans la position d'un juré confronté aux divers récits. Chacun expose ses points de vue. La réalisatrice Alauda Ruiz de Azua prend son temps pour développer un à un ses personnages.
Dans un style sobre, les personnages apparaissent d'abord comme des archétypes : la femme effacée qui a enduré pendant des années pour protéger ses enfants, le mari bien inséré socialement et dans le déni, le fils aîné, papa d'un petit garçon, bien établi dans sa vie, qui défend son père et le plus jeune, homo, encore étudiant, qui soutient sa mère.
Mais la série s'attache au fur et à mesure à en complexifier les contours. La tension monte crescendo jusqu'à un final qui, sans offrir une résolution idéale, esquisse enfin une lueur d'espoir.
Un mot quand même sur le titre, il faut savoir que Querer » signifie « aimer », « vouloir », « apprécier » mais aussi « désirer ».
Cette fiction laisse peu d'espoir sur le sort des femmes violées, mais montre à merveille la question du consentement et la complexité du statut de victime.
Drame intime à l’intensité remarquable, Querer retranscrit avec maitrise le basculement d’une famille, bouleversée par une révélation. Ce huis-clos familial met en lumière la question du consentement, qui viendra réveiller les non-dits et questionner le rapport au réel de toute une famille.
Une série qui on l'espere devrait faire avancer le débat sur la question du consentement au sein du couple.
Série Créé par Alauda Ruíz de Azúa.
4 épisodes depuis le 5 juin sur arte.tv, et le 12 juin sur Arte.