Baz'art  : Des films, des livres...
14 octobre 2025

HOLLYWOOD BRÛLE – les désillusions du rêve américain au Studio Hébertot


Hollywood brûle — Quand les rêves se heurtent aux dettes du cœur
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Dans le Los Angeles des années 50, les étoiles scintillent au firmament, mais certaines finissent par se consumer. Hollywood brûle explore ce moment fragile où la flamme de l’ambition se transforme en brasier intérieur — là où les rêves deviennent trop lourds à porter.

Jack Morrison (Dorian Pla-Moreaux) rêve de gloire et de cinéma. En attendant son heure, il graisse les moteurs dans le garage de son père Bob (Jérôme Godgrand), homme droit et travailleur, fidèle au rêve américain qu’on bâtit à la sueur du front plutôt qu’à la lumière des projecteurs. Entre eux, le fossé s’élargit : le père cache la faillite imminente de son entreprise, le fils dissimule ses auditions et ses espoirs d’ailleurs. Chacun ment pour protéger l’autre — et c’est précisément ce qui les perd.

Autour d’eux gravitent deux personnages tout aussi essentiels : Maggie (Marie Reignier), l’assistante discrète et dévouée, presque effacée, qui admire Jack tout en portant en silence les non-dits du père et du fils ; Marcus (Axel Kengne), l’employé lucide, conscient d’avoir déjà dépassé sa condition et convaincu qu’espérer davantage relève de la folie.

Quatre personnages, quatre visions du monde : le père, fidèle à un idéal simple et concret ; l’assistante, qui trouve la paix dans la loyauté et le don de soi ; l’employé, satisfait d’un mieux modeste ; et Jack, consumé par son rêve de célébrité.

Mais un cinquième personnage vient troubler l’équilibre : le créancier (Thierry Mulot).
Il incarne l’argent, le pouvoir, la réalité brute qui exige son dû. Plus qu’un simple homme d’affaires, il devient la personnification d’un système — celui qui transforme les ambitions en dettes et les rêves en chaînes. À chacune de ses apparitions, la tension s’accroît : rappel cruel qu’à Hollywood, rien ne s’obtient sans contrepartie.

Et pourtant, la dette la plus lourde n’est pas financière : c’est celle du cœur, celle qu’on contracte envers ses parents, sa famille, ses origines. Peut-on poursuivre ses rêves quand ceux qui nous ont donné la vie s’enfoncent dans la difficulté ?

 


Cette question traverse la pièce comme un refrain : l’amour filial devient une dette impossible à rembourser.
La mise en scène, à la fois sobre et habile, tire une grande force de sa simplicité. Les projections visuelles, subtilement intégrées, amplifient le propos sans jamais le détourner. Les extraits musicaux, choisis avec un goût sûr, rythment les émotions et prolongent les silences là où les mots manquent.
Et l’on se surprend à penser : finalement, ne sommes-nous pas tous des acteurs ?
Des acteurs dont le rôle est notre propre vie, jouant nos ambitions, nos mensonges, nos remords sous les projecteurs du quotidien.

Pour une première pièce, Marie Reignier signe une œuvre étonnamment maîtrisée, à la fois intime et universelle. Hollywood brûle parle de cinéma, mais surtout de nous — de nos rêves, de nos dettes, et de ce que nous sommes prêts à brûler pour nous accomplir.

Jack fera un choix.
Était-ce le bon ? Était-ce celui que vous auriez fait ?

Sous les lumières trompeuses d’Hollywood, la question demeure :
jusqu’où ira-t-on pour rester fidèle à soi-même ?

Crédit photo Alice Murillo 

De Marie Reignier, mise en scène et scénographie Marie Reignier

Production Bon Ami Productions

DU 4 SEPTEMBRE AU 26 OCTOBRE 2025 AU STUDIO HÉBERTOT

jeu / ven / sam à 21h / dim à 14h30 DURÉE : 1H15

 

rédacteur : Maxime Dorian

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