Les brumes du passé, un polar à Cuba
Un ancien inspecteur de police, maintenant acheteur de livres anciens qui les revend à prix d'or tombe sur une bibliothèque oubliée depuis 40 ans qu'un mystérieux couple de frère et de soeur gardait caché dans leur magnifique demeure. Mais plus que les trésors littéraires que recèle cette bibliothèque, c'est un mystère de femme disparue il y a 40 ans qui va redonner à Conde l'occasion de replonger dans les enquêtes policières.
Les brumes du passé est loin d’être un mauvais polar et possède même quelques atouts non négligeables.
En premier lieu, l’auteur arrive à parfaitement restituer cette ambiance de la Havane des années 50/60, décor de cette intrigue sur lequel revient quarante ans aprés notre inspecteur/bibliothécaire Mario Conde .
Au crédit du roman, il faut reconnaitre qu’il témoigne d’un amour sincère pour la littérature, que ce soit par la description de tous ces livres rares qui parsème la bibliothèque en question, objet de tous les fantasmes de Conde, mais aussi et surtout par cet amour de la langue,dont Pandura use à bon escient.
Enfin,l’idée de créer un personnage de femme fatale de chanteuse qui fait tomber tous les hommes à ses pieds ( un peu comme la Marlène Dietrich de l’ange bleu) et d’instaurer un parralèle entre les deux faces de ce disque maléfique et les 2 parties du roman est un procédé assez ingénieux.
Hélas, toutes ces qualités ne suffisent pas à en faire un polar captivant, et la clé du problème, selon moi, vient du fait que, comme cette intrigue a pour mystère principal un évènement survenu 50 ans en arrière, les enjeux ne sont pas très forts, et du coup, amoindrit totalement la tension inhérente à l’enquête de Conde.
La première partie,notamment, m’a vraiment semblé très lente à démarrer, encombrée par des descriptions et des digressions- notamment sur des réflexion sur le Cuba d’aujourd’hui plutôt banales et quelque peu conservatrices- qui ralentissent réellement le tempo.
Les 50 dernières pages m’ont semblé un peu plus captivantes, et le dénouement, bercé par une douce mélancolie, plutôt joli, mais cela ne m’a pas empêché de ressentir, pendant une bonne partie de la lecture des brumes du passé, une douce torpeur, pas vraiment désagréable, mais pas très emballante non plus.
Ce livre est chroniqué dans le cadre du jury du meilleur polar points :http://www.meilleurpolar.com/