Copacabana, Oostende ou Rio c'est (presque) pareil
Inconséquente et joviale, Babou ne s’est jamais souciée de réussite sociale. Elle décide pourtant de rentrer dans le droit chemin quand elle découvre que sa fille a trop honte d’elle pour l’inviter à son mariage. Piquée au vif dans son amour maternel, Babou se résout à vendre des appartements en multipropriété à Ostende, en plein hiver. Dans l’étrangeté de cette station balnéaire hors saison, elle pourrait être tentée de se laisser vivre. Mais Babou s’accroche, bien décidée à regagner l’estime de sa fille et à lui offrir un cadeau de mariage digne de ce nom...
Copacabana, qui avait été présenté dans une séléction parallèle du festival de cannes 2010 avait été une des bonnes surprises ( avec le nom des gens, encore supérieur) et démontrait qu on pouvait tout à fait sortir sur les écrans actuels 'une bonne comédie française intelligente et drôle.
Le personnage de Babou, décalé et n'en faisant qu'à sa téte, au risque de se brouiller avec ses proches, pouvait agacer, surtout si on est pas fanatique du jeu quelque peu hiératique d'Isabelle Huppert, et pourtant loin de ses rôles précédents ( comme dans un barrage contre le pacifique, white material), l'actrice livre une composition de femme forte et fragile à la fois, livre et figée dans ses contradictions, en deux mots incroyablement touchante. Le réalisateur n'est pas toujours tendre avec elle, la laissant dans des situations parfois un peu délicates, mais le fait avec une tendresse infinie.
Evidemement le fait que sa fille joue un peu le rôle d'une mère par rapport à elle ajoute à la cocasserie des situations, et le metteur en scène qui abordait déjà ses thèmes dans son film précédent une vie d'artiste dit des choses justes et sensibles sur le monde du travail (avec un personnage de patronne jouée par une Aure Atika remarquable).
Bref un film à voir en DVD pour ceux qui l'ont raté lors de sa sortie en salle en juillet 2010.