blue valentine, du rose au noir
On fait toujours mal à ceux qu'on aime
Et surtout à celle qu'il ne faut pas
On prend toujours la plus belle rose
Et on l'écrase à lui faire perdre ses pétales
On brise toujours le coeur le plus tendre
D'un mot de trop qu'on ne peut rétracter
Et si je t'ai brisé
le coeur hier soir
C'est parce que je t'aime
Plus que tout
(paroles traduites extraites de la chanson intérprétée par Ryan Gosling lors de la scène de la rencontre et visible aussi dans la superbe bande annonce)
S'il ya bien un film que j'attendais avec une impatience non dissimulée depuis un an et demi ( et depuis sa présentation au festival de sundance 2009), et dont je voyais avec désespoir la mention "indeterminée" sur allo ciné devant sa date de sortie, c'est bien ce Blue Valentine, film qui a également, 6 mois après sundance, été présenté dans la sélection un certain regard lors du festival de Cannes 2010 et qui ne sort donc qu'un an après .
Il faut dire que le théme ( mise en parralèle des derniers instants d'un couple avec la fraicheur de ses débuts), le casting, et les très bonnes critiques que j'avais pu en lire dans Libération ou les Inrocks me mettaient énormément l'eau à la bouche.
La sortie du film a été donc longuement retardée, notamment à cause du décès de Heath Ledger, le compagnon de Michelle Williams, et également de la réticence à la commission de classement américaine devant ce film, certes parfois cru dans l'immersion de l 'intimité d'un couple, mais jamais pornographique, loin de là.
Bref, j'avais peur qu'il ne passe même pas dans ma ville, mais heureusement un cinéma lyonnais a choisi de le diffuser, et j'ai couru dès sa sortie, pour vérifier si le fim répondrait à mes attentes.
Et bien, même si c'est rarement le cas , Blue Valentine, même si sa vision est parfois éprouvante car on a parfois l'impression d'être un peu voyeuriste devant ce couple qui se dlite, ne m'a pas déçu.
La grande force du film, c'est évidemment sa construction : le film passe allégrement du passé au présent avec une mairise absolue. La majeure partie des scènes est constituée de flashbacks qui nous plongent dans le quotidien d'un couple depuis leur rencontre, en passant par leurs déboires, jusqu'à la crise finale.
Le charme et l'inventivité de la rencontre a laissé place, 6 ans après aux rancoeurs, aux déceptions, à l'amertume. Le bel inconnu du début, ce type bourré d'humour qui savait chanter, dessiner, séduire, a laissé place à un loser souvent ivre, jaloux et violent, et la charmante demoiselle revant au grand amour a les traits durcis et les illusions envolées à jamais.
Si on peut être parfois un peu frustré de ne rien voir de la période entre le tout rose du début et le noir de la fin (le bleu en fait), et du coup, de ne pas avoir en main toutes les clés pour comprendre les raisons de ce délitement, c'est également tout à l'honneur du cinéaste de laisser au spectateur de remplir les blancs et de faire le chemin avec ce couple qui s'aimait si fort et qui s'arrache jusqu'au bout à leurs derniers espoirs.
Porté par un couple de comédiens qui a l'impression de jouer leur vie à l'écran, Blue valentine dérange parfois, touche au coeur souvent, mais ne laisse jamais indiffrent.
Avec une scène finale qu' on voyait forcément venir, mais qui n'en reste pas moins bouleversante, la vision de blue valentine ne m'a jamais fait regretter d'avoir autant attendu aussi longtemps.
si vous voulez vous faire une idée avec la bande annonce, la voici :
Blue Valentine Bande-annonce