15 chansons de Vincent Delerm, le fantome du cinéma trés présent
Une fois n'est pas coutume, je vais parler de musique à cette tribune, ca sera ma petite contribution personnelle au 21 juin qui commence.
Il faut dire qu'outre le cinéma et les livres, j'ai également une vraie affinité avec la musique, et plus particulièrement, et même si cela n'est pas toujours bien reconnu par une certaine élite culturelle française, avec la chanson française, et plus particulièrement de chanson à texte.
Et qui dit chanson française dit aussi nouvelle ( plus si nouvelle que cela, le terme ayant maintenant 10 ans au moins) scène française et qui dit nouvelle scène francaise dit Benjamin Biolay ( qui fera probablement l'objet d'une autre tribune un jour prochain), Bénabar et .... Vincent Delerm, qui reste mon chanteur favori, malgré (ou à cause?) tous les diatribes qu'il soulève contre lui. Aucune voix, aucun charisme, textes si banals qu'il pourrait réciter le bottin que ca ferait le même effet, fils à papa qui ne serait rien sans son écrivain de père...., j'en ai tellement entendu sur lui que cela m'a encore plus envie de le défendre, par ce naturel souci de contradiction qui nous étreint tous.
D'ailleurs, ériger une tribune pour défendre Delerm apparait dans un blog à 50% consacré au cinéma, et ce même un jour de fête de la musique, n'est pas non plus totalement aburde.
En effet, il est évident que, si l'on se penche un tant soit peu sur son univers,on s'apercevra trés vite que cet homme, de ma génération, a été été profondément marqué par le cinéma, et plus particulièrement par des réalisateurs comme François Truffaut. Du coup, on a un peu l'impression qu'il utilise sa plume en guise de caméra, faisant de ses chansons de véritables petits films intérieurs.
Prenons comme exemple le dernier album à ce jour de sieur Delerm, intitulé tout simplement 15 chansons, simplement car il contient 15 chansons ( pourquoi faire simple...?). Tout ici sent le 7e art à plein nez. Du premier morceau Tous les acteurs s'appellent Terrence" qui renvoie à l'âge d'or du cinéma des années 50 " tous les acteurs s'appellent Terrence, tu vois un peu l'époque, l'ambiance...Holywood après guerre, piscine, bref, tu vois" ,au second Allan et Louise qui fait énormément penser à du Woody Allen concentré en 3 minutes et qui finit en tragédie du 11 septembre. Les autres morceaux sont au diapason, petit scénario qui, en peu de mots, tout dit tellement sur ces petits rien qui font le grand tout, comme dans du Sautet ou du Yves Robert.
Quant au spectacle de Delerm qui revisite l'album sur scène et que j'ai eu la chance d'aller voir près de chez moi là encore, la concordance avec le cinéma est encore trés pregnante: lecture de la lettre de Truffaut écrite à Souchon pour le film l'amour en fuite, simulation d'entracte avec passage de corbeilles d'esquimaux comme dans nos cinémas d'époque. Bref, avec toute cette mise en scène, le cinéphile que je suis était forcément comblé et continuait, plus que jamais, à chérir Monsieur Delerm contre vents et marées...
Maintenant, comme on dit tous les gouts sont dans la nature, et surtout, bonne fête de la musique!!!