coup de griffe: Tarantino, Lynch, Cronenberg: un trio surestimé?
Il y a 15 jours de cela, j'ai eu une petite passe d'armes avec un blogeur spécialisé dans le cinéma, Seb du blog Vol au dessus du 7e art .
A l'origine, un film que j'aime énormément et qu'il a classé parmi les "10 films les plus nuls de l'histoire du cinéma": Didier d'Alain Chabat , dont je suis fan (du film, comme du type). Après avoir contesté son choix, s'en est suivi un échange de 3 ou 4 mails, de plus en plus virils, mais toujours courtois (quand même, vous l'auriez su si j'étais un odieux personnage).
J'ai pris l'iniative de mettre fin à ce combat de coq qui tournait à la discussion un peu stérile (de toute façon, ni lui ni moi ne changerions d'avis). Mais du coup, je me suis attardé plus longuement sur son blog, et suis allé voir les autres classements ( c'est un vrai adepte des tops en tous genre, comme vous pourrez le constater si vous faites un tour sur son blog). Et là, je me suis aperçu, au vu de ses panthéons personnels, que nos goûts était définitivement incompatibles....
Et je me suis également rendu compte que figurait, en haut de ses classements de ses meilleurs films, des oeuvres issues souvent des mêmes réalisateurs, de ceux qui sont unaniment reconnus comme des géants, voire des génies de la caméra, et qui m'ont, pour ma part, toujours laissé froid. J'en ressortirai les 3 noms les plus édifiants: Quentin Tarantino, et les 2 David, Lynch et Cronenberg.
Prenons d'abord Tarantino dont énormement de personnes (sans doute en majorité des hommes, me semble t-il,) lui vouent un culte immodéré. Personnellement, j'ai toujours été hermétique à son univers: de Pulp fiction à Kill Bill, sa stylisation à outrance de la violence m'a géné, et encore plus son second degrès permanent, et sa désinvolture affichée dans la conduite de l'intrigue. Devant tant de détachement sur l'histoire et de mépris pour ses personnages, impossible de me prendre d'empathie pour eux, et son coté roublard m'énerve bien vite . De ses films, seul Jacquie Brown m'a plu, car là me semblait poindre un légere humanité sous le regard cynique du bonhomme, mais ce film est reconnu comme le plus mauvais de son auteur pour tous ses adorateurs, CQFD....
David Lynch, de son côté, possède évidemment un univers bien à lui et reconnaissable assez vite. Et j'avoue que les premières images de Lost Highway sont assez fascinantes. Mais le problème est que je suis sorti toujours complètement paumé de ses films, sans jamais en saisir les tenants et aboutissants. Visiblement, c'est le cas de tout le monde, mais cela n'empeche pas qu'il ait ses fans, qui se laissent simplement porter par la puissance des images. Pour ma part, j'ai plutôt l'impression d'être face à une oeuvre d'art contemporain, une sorte de concept branchouille dont il manque l'essentiel : le sens
Quant à Cronenberg, lui aussi encensé par la critique et pas mal de gens de ma génération dès qu'il sort un film, j'ai toujours trouvé ses oeuvres également surestimées, et surtout froides et désincarnées. Crash, malgré le coté hot des scènes de sexe m'a laisse de marbre, et son End of violence, déclamé ici et là comme un vrai chef d'oeuvre, m'a semblé être une petite série B sans envergure comme on en voit souvent, avec un scénario assez plat et prévisible.
Voilà, j'ai fini de déboulonner des idoles ( mieux vaut cela que tirer sur des ambulances, non?), et en fait, pour conclure, je dirais que l'origine du "conflit" avec le blogueur en question vient certainement du fait qu'on est de deux écoles différentes en matière de cinéma. Si il semble plus être attiré par le visuel, je suis plus de l'école de l'écrit. Personnellement, j'ai toujours préféré un bon scénario avec une mise en scène discrète que le contraire. Pour moi, le fond a toujours primé sur la forme, et pour la majorité de la presse spécialisée, c'est l'inverse. N'hésitez pas à me faire part de votre avis sur la question, ca m'interesserait beaucoup.