La couleur des sentiments : Un girly movie?
Lorsque j'ai dit à ma copine que je voulais absolument voir Intouchables, le film dont tout le monde parle en ce moment, elle m'a répondu que ce genre d'histoires ne lui disait rien car c'était plus, à ses yeux, "une histoire pour les mecs". Du coup, je suis allé voir un autre film, totalement inverse, un film avec pratiquement que des femmes sur l'écran, mais... je n'y suis pas allé en galante compagnie pour autant (allez chercher la logique:o).
Et ce film, La Couleur des sentiments, c'est d'autant plus surprenant que j'y sois allé le voir, vu que dans mon article sur la sélection des films sortis ce jour là, j'avais dit qu'il ne me disait, de prime abord, rien qui vaille.
Bref, il faut croire que j'adore les contradictions, mais bon, il ne me semble pas être le seul dans ce cas. Et puis, dans le même article, j'avais prévenu: si jamais je remportais des places pour ce film, j'irais au delà de mes a priori pour aller le visionner. Et il se trouve que j'ai gagné ces places grâce au blog de Papillotte, que je remercie une nouvelle fois par ce présent billet.
Malheureusement, mes a priori ne sont pas vraiment retombés à la vision des premières scènes de ce film, adapté d'un best seller, publié à la rentrée 2010 en France et précédé d'échos trés favorables : entre les coiffures et les tenues vestimentaires haut de gammes portées par ces WASP, issues de la haute bourgeoisie du Missisipi des années 60, et qui ne parlent que de soirées de charité et autres problèmes ménagers, j'ai cru me retrouver devant un épisode de Desperates Housewife, qui n'est pas forcément la série que je préfère.
Tout m'a paru peu trop exagéré, un peu trop surfait, et les préoccupations de ces femmes me sont vite passées au dessus de la tête. Et le contraste m'a dès lors semblé un peu trop radical entre l'aspect superficiel de ces femmes, et le contexte politico- racial dévellopé par l'intrigue.
En effet, faut il le rappeller, La couleur des sentiments raconte avant tout l'histoire d'une révolte, celles des domestiques noires de ces Desperates Housewifes des années 60, qui, poussées par une jeune journaliste blanche (jouéer par l'incontournable Emma Stone que j'ai découvert ici), naïve et déboussollée par l'histoire de sa domestique personnelle (qui donnent lieu aux scènes les plus émouvantes du film), décident de raconter dans un récit, leurs humiliations et brimades quotidiennes.
Ces scènes de témoignages sont plutôt avenantes et sensibles, mais enocre une fois, elles sont parasitées par des scènes ménagères, dont une séquence interminable autour d'une "tarte au caca" (que j'ai raconté le lendemain à mon fils de 5 ans qui, comme on peut s'en douter, l'a apprécié à sa juste valeur), pas forcément du meilleur goût. Et hélas, le contexte politique du film, avec les massacres tragiques de noirs qui se sont réellement déroulés dans la ville de Jakson à la même époque, n'est utilisé que comme toile de fond et jamais comme élement moteur de l'intrigue, comme j'aurais aimé qu'il le soit.
Bref, ma copine avait vu juste: un film qui parle plus de fringues et de patisserie, et pas vraiment de politique _ ni de sexe non plus (mais bon, c'était pas non plus trop le propos et qui a dit que tous les hommes ne pensaient qu'à ça?), c'est incontestablement plus un film dit de "nana" que de mecs.
Allez, les mecs, les vrais, je vous demande juste de faire preuve d'un peu de patience : à la fin du mois, sort sur les écrans le Gang des Lyonnais d'Oliver Marchall avec le "couillu" Gégé Lanvin en as de la gachette. De quoi me faire une bonne petite dose de testostérone sur grand écran :o)