Un bien funny dictator!!
Certains avaient vécu la sortie de Borat comme un vrai choc cinématographique et surtout comme la révélation d'un artiste comique absolument exceptionnel : Sacha Baron Cohen.
Personnellement, j'avais vu le film sans être totalement convaincu. Il faut dire que l'option caméra cachée du film (et de Brüno que j'ai manqué) m'avait un peu perturbé, et vite lassé, croyant plus voir une sorte de Jackass (ou pire encore un Surprise sur prise de feu Marcel Béliveau) que du vrai cinéma.
Cela dit, sur le fond, j'avais quand même été obligé de m'incliner devant le potentiel comique de Baron Cohen, et surtout de son humour si transgressif et provocateur, humour qui est quand même plutot celui que je préfère en génral ( vu qu'au hasard, Coluche, Stephane Guillon, Desproges et Fabrice Eboué font partie de ma short list de mes humoristes préférés).
Ce potentiel comique dévastateur, on le retrouve totalement dans sa nouvelle comédie, The dictator, sortie en salle il y a presque un mois, mais que je viens tout juste d'aller voir au cinéma.
Comme cela a été dit ici et là, le film, réalisé comme les autres par son grand complice Larry Charles (qu'on a toujours tendance à oublier vu l'onmniprésence de Baron Cohen) est une première pour eux puisqu'il s'agit d'une pure fiction, avec uniquement, si j'ose le dire, des comédiens "consentants". Plus de "documenteur" comme on dit...
Et visiblement, l'option fiction prise par Baron Cohen a moins convaincu que ses autres oeuvres, puisque le film a été globalement boudé par les critiques et les blogueurs, contrairement donc à Borat qui avait fait , je le rappelle, une quasi unanimité.
Pour ma part, il n'en est rien, et je pense même avoir plus apprécié le film que Borat, étant toujours plus passionné par la fiction pure
Dans The dictator, l'humoriste n'a absolument rien perdu de sa verve et de sa constante irrévérence. Il a toujours cette manie jouissive de taper sur tout ce qui bouge : une fois de plus tout le monde en prend son grade, et aucune communauté ( musulmanes, lesbienne, écolos, chinoise) n'est épargnée. Et evidemment, si le comique nous propose sa version bien personnelle de la dictature, en prenant exemple sur pas mal de dictateurs tristement connu, (dont en premier lieu le colonel Kadhafi), la démocratie américaine aura également sa flèche empoisonnée (avec un hilarant discours à la fin du film). Rien que pour son audace et son courage, l'humoriste mérite largement d'être salué, et tant pis, si évidemment tout n'est pas d'une grande subtilité. Qui'mporte le flacon, l'ivresse du rire est bien là.
Et en fait, même si la forme diffère de ses précédents films, une constante est à noter : le postulat de départ est identique :à chaque fois un corps étranger est plongé dans un univers totalement hostile et totalement iconnu pour lui, et de cette confrontation naissent des abimes de situations totalement explosives.
Si on ne rit pas forcément à gorge déployée du début à la fin du film, The dictator regorge d'excellents moments de comédie, de genre différents ( comique de situation, ou comique de dialogues) dont certains sont vraiment hilarants ( les scènes de décapitation ou les dialogues sur les stars holywoodiennes). Sacha Baron Cohen fait en effet étalage de son incroyable sens de la dérision et de sa faculté, rare dans le cinéma moderne, d'arriver à faire tourner en ridicule tous les travers de notre société moderne.
Quant à l'intrigue proprement dite, elle est à mon sens plus qu'un simple pretexte à une sucession de simples gags, et surtout m'a fait étrangement penser à un film que j'ai vu très récemment: The devil's double sur le sosie du fils du dictateur Sadam Hussein.
Si le point de départ ressemble étrangement (un sosie d'un dictateur est embauché pour faire la nique au dictateur officiel), évidemment voir les deux films nous montre qu'on peut traiter de manière totalement différente un même sujets, tout en faisant des films réussis à chaque fois!!
Pas de bande annonce mais un petit message hilarant qui prouve que Baron Cohen ne perd rien de son mordant, même en prmotion...