Un guetteur qu'on voit sans gaieté
A ma chère Potzina, qui m'avait trouvé bien méchante avec le pauvre film du pauvre Philippe Lellouche la semaine passée, je préviens d'emblée que je serais (bien) moins sévère cette semaine avec le film qui va passer sur le grill...
Eh non, mauvaises langues, ce n'est pas parce que j'ai peur de prendre un tweet sévère de la part du serial twittos, j'ai nommé Mathieu Kassovitz en personne qui joue dans le film en question, car je ne pense pas que la toute petite renommée de mon blog aille jusqu'à ses oreilles.
C'est tout simplement que le guetteur, le film en question, n'est pas un navet (euh, celui de Lellouche si quand même), il est même plutot plaisant à regarder, mais souffre quand même d'un facheux problème : deux heures aprés l'avoir visionné, on ne se souvient plus grand chose du film, c'est tout juste si on se souvient l'avoir vu...
On pouvait pourtant s'attendre à du lourd au vu de l'affiche : Michele Placido, l'auteur de l'excellent Romanzo Criminale derrière la caméra, et un trio d'acteurs explosif devant: Auteuil, Kassovitz, donc, et Olivier Gourmet que j'avais laissé à son meilleur dans l'exercice de l'état. Ici, hélas, son rôle n'a rien à voir avec celui du film de Pierre Scholler, puisqu'il joue un peu crédible ex chirurgien qui traine avec des truands, et surtout, qui se révèle à la fois ( attention spoiler) serial killer et totalement pourri par l'appat du fric!!!! Un peu trop pour un seul homme, et ce personnage achève de plomber un scénario qui prenait un peu l'eau de toute part...
Le commissaire joué par Auteuil n'a pas beacoup plus d'épaisseur, et problème plus conséquent, il le joue avec peu de motivation, il faut dire que son personnage fait énormément penser à des rôles qu'Auteuil a déjà tenu récemment notamment 36 quai des Orfèvres ou MI 36 d'Olivier Marchall.
Le parrallèle avec Olivier Marchall va plus loin que la simple précense d'Auteuil (et celle de Francis Raynaud un autre acteur fétiche de Marchall) car la mise en scène de Placido a beaucoup de similitude avec celle du réalisateur des Lyonnais, notamment par l'usage de filtres de couleur, un jeu sur trois couleurs blafardes: gris, gris-bleu, marron, ou également dans sa façon de filmer les scènes d'action, plutôt honnêtes au demeurant. Mais on voit que Placido lorgernait plutot sur le cinéma de Michael Mann que Marchall au départ, mais le résultat ne suit pas...
Cependant, ce n'est pas la réalisation n'est pas forcément ce qui pêche le plus dans le film, on voit que Michele Placido a du métier, mais sincèrement, il aurait du mieux resserer son scénario qui part vraiment dans tous les sens et qu'on a tendance à ne plus vraiment réussir à suivre dans la dernière partie....
Finalement, le seul qui tire vraiment son épingle du jeu, mais là je ne vais pas faire plaisir à Potzina qui émet visiblement quelques doutes sur son jeu d'acteur, c'est bien Kassovitz, à la fois sobre et plein de malice dans un rôle, qui est aussi, à sa décharge, le mieux écrit du film...
Bon là, je devrais définitivement échappé aux tweets assassins de mister Kasso, non?