Rouge comme le ciel: du cinéma plein la vue
Si je vous dis, l'Italie des années 70, un petit garçon fou de cinéma, des curés, et avec en toile de fond de tout cela la cécité , vous pourrez me répondre: bah oui, c'est bien sur, filou49 nous parle de Cinéma Paradiso!!!
Eh ben non, raté, là je veux vous parler d''un film bien plus confidentiel et bien plus modeste dans sa forme et dans son fond que le très beau film de Giusseppe Tornatore qui m'avait fait tant pleurer quand je l'avais vu en salles avec ma famille.
Cela dit, ce rouge comme le ciel, qui sort en DVD le 5 février, distribué par Arte, a également, comme Cinema paradiso, connu un beau succès en Italie
Il faut dire que le film est autobiographique et que la personne qui a inspiré ce film est quelqu'un de reconnu chez nos amis transalpins.
Rouge comme le ciel est en effet inspiré de la vie de Mirco Mencacci, ingénieur du son renommé, qui a travaillé avec de grands artistes italiens (il a travaillé avec Michelangelo Antonioni, avec Marco Tullio Giordana pour Nos meilleures années., un autre de mes chefs d'oeuvre du cinéma italien..). Mirco Mencacci, a perdu la vue à l’âge de 8 ans et est devenu, en développant une extrême sensibilité aux sons, un musicien professionnel et un producteur de musique renommé, et un des ingénieurs du son les plus talentueux du cinéma italien.
Le programme du film est hélas assez édifiant : en effet, Rouge comme le ciel s'attache exclusivement à restranscrire l'enfance de Mirco Menacci, du moment où il perdit la vue à l’âge en jouant avec le fusil de chasse de son père et celui où il fut contraint de poursuivre sa scolarité dans un institut spécialisé à Gênes.
Frustré, esseulé, acceptant mal son handicap, il trouve pourtant le moyen de donner vie aux histoires qu’il s’invente : il enregistre des sons sur un magnétophone puis coupe les bandes, les colle et les réécoute. Un nouveau monde s’offre à lui. Mais l’école, très stricte, n’approuve pas du tout ses expériences et fait tout pour l’en écarter. Mirco, loin de se résigner, poursuit alors sa passion en créant un « film sonore », auquel participent en cachette tous ses camarades de classe…
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Une fois le scénario connu, le film ne fera que dérouler conscienseusement ce fil narratif sans jamais nous ménager de quelconque surprise: le film suivra les chemins balisés du film d'internat classique avec brimades des camarades, punition des professeurs, amitié qui se lie, avec camarades et ou professeur plus compréhensif et tolérant que les autres...
Et le message qu'assène le film est également des plus consensuels: il faut trouver au fond de soi la force de se battre contre ses handicaps et ses échecs, afin de les surmonter.
Bref, le film n'a rien de profondément original, mais en même temps, ce n'était pas la volonté du réalisateur.
Le but de ce dernier était essentiellement celui de tisser un film pour toute la famille, et de nous montrer un destin hors du commun d'un garçon, qui, à force de perséverance, a réussi à se surpasser, et dans ce cadre là, le challenge est réussi : le film peut être vu par tous les enfants à partir de 8 ans, a fortiori ceux qui aiment déjà le cinéma.
Et le film clame haut et fort le pouvoir qu'a le 7eme art pour changer une vie, puisque Mirco va trouver le moyen de combattre désespoir et résignation en se muant en créateur, et ce message là ne peut que toucher tous les cinéphiles du monde entier, et moi même par la même occasion.
Bref, un film, classique mais honnête, qui ne révolutionnera certes pas l'histoire du 7eme art, mais qui se laisse voir sans déplaisir aucun.
A noter que si le DVD ne présente aucun bonus, le DVD propose une version de « Rouge comme le ciel » accessible au public déficient sensoriel (audiodescription et sous-titrage malentendant) , et disponible grâce à l’association Retour d’image et à ses partenaires.
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