Personnellement, je n'avais pas la naiveté de penser ,comme certains, au vu de l'affiche et de la présence au générique du film du nom des trois actrices issues de l'écurie Disney tels que Vanessa Hudgens ( l'égérie de High School Musical,) ou encore la petite girlfriend de Justin Bieber, Séléna Gomez, que devant ce Spring Breakers, j'allais voir une petite bluette inofensive pour teen agers.
Mais certains l'ont cru, car les distributeurs français, histoire d'attirer le plus de monde possible ont un peu faussé la promo du film sur le contenu, axant plus sur la présence de ces gentilles petites héroines que sur le coté sombre du cinéaste.
De mon coté, je connaissais en effet un peu le pedigree du réalisateur Harmony Korine dont j'avais vu ses faits d'armes à la fois comme scénaristes ( Kids de Larry Clark qui m'avait assez épaté à sa sortie) ou bien encore Gummo qu'il avait réalisé lui même. Harmony Korine, c'est quand même le roi des films malsains, glauques, même un peu trash, et on imaginait donc le degrès de subversion qu'il allait y avoir en plongeant ces petites bimbos innocentes dans cet univers a priori complétement éloigné du sien.
Cela dit, à part cette connaissance de l'univers du cinéaste, je ne connaissais pas grand chose de ce film, et malgré quelques critiques très élogieuses de la presse branchée, j'en attendais donc pas énormément...ce qui tombe bien, car au final, je n'ai pas eu grand chose à me mettre sous la dent tant le film m'a paru d'une vacuité assez incroyable.
Au début du film, on a en fait l'impression de s'être trompé et d'être devant la télé et pas au ciné, la télé, et plus précisemment MTV. Le film commence ainsi comme un très long clip de Skrillex assez assourdissant mais hyptonisant en même temps et l'on voit de jeunes corps forcément diablement sexys et qui se déhanchent à demi nus au ralenti lors d’un Spring Break, qui est ces lieux de débauche sur la coté floridienne, où des milliers de jeunes américains friqués viennent se réaliser pleinement dans une extase collective, oublier l’insignifiance de son quotidien, et accesoirement donner un sens à sa vie. Bref, un coktail de sex, drugs, alcool et techno avec des jeunes qui s'adonnent à des gestuelles explicites auxquelles les jeunes américains adorent visiblement se livrer en boîte (Les filles s’époumonent en montrant leurs seins , les garçons leur majeur à la caméra), j'avoue que tout cela m'a un peu agacé
Pendant la première moitié du film, soit environ trois quart d'heures, on est dans une vraie mise en scène tape-à-l’œil, tout en effets sonores et visuels, qui privilégie l'esbrouffe avecun trop plein évident de ralentis et de mus ique hip hop sur les orgies des étudiants dans des hôtels luxueux, tout ca sur fond de musiques hip-hop. On est là dans un vrai trip visuel qui peut certes fasciner, mais tout autant ( et c'est carrément ce qui s'est passé pour moi) agacer par l'indigence de son propos. Le film laisse perplexe tant je n'ai pas compris les intentions ni le sens de cette mise en scène qui s’appuie sur du déjà-vu et des clichés qui ne dépassent pas ceux de ces clips MTV.
Sans doute que le cinéaste a-t-il voulu capter et retranscrire littéralement toute la vulgarité et la futilité de ces fêtes mais sa mise en scène, toute en redondance et en redites, ne parvient jamais à dépasser la superficialité ni la vanité de ce qu’elle dénonce. Surtout, ces scènes d’orgie sont interminables…
Si ces quarante cinq premières minutes ne nous disent pas grand-chose, le film prend une tournure beaucoup plus surprenante lorssqu,'à mi parcours , une soirée se finit mal et les quatre amies échappent de justesse à la prison grâce à un truand du coin.
Et l'apparition de ce voyou à la fois grandiose et pathétique, coiffé de dreads et paré d’une fausse dentition en argent, apporte un peu de chair à un film qui en manquait cruellement. Il faut dire que ce personnage à la fois joussif et caricatural, c'est James Franco- dont j'ignorais la présence au générique- qui l'incarne, et Franco nous livre ici une interprétations cabotine mais assez géniale.